Le mercure chute de jour en jour, les stories Insta sont de moins en moins fournies en jambes bronzées et en cocktails, la Seine est à nouveau cradingue, Michel Barnier est sur le point d’annoncer les membres de son gouvernement, bref : L’été est déjà loin. L’occasion pour nous de nous replonger avec un peu de nostalgie dans les bonnes ondes vécues en cette fin du mois d’août du côté de Saint Cloud. Cette année encore nous avons arpenté en long, en large et en travers les allées du festival Rock en Seine.
On va vous passer rapidement ce qui nous a déçu, parce que ce qui compte dans la vie c’est l’amour. Mais pour pouvoir quantifier et profiter pleinement de l’amour, il faut pouvoir se rendre mieux compte de ce qui nous hérisse les poils. On commence comme tous les ans depuis 3 ans avec ce pass au montant patator donnant accès à l’espace VIP. C’est nul. Oui, les quelques milliers de festivaliers se sentent privilégiés l’espace d’un instant, mais tout ça transforme l’arrière boutique en mini Disneyland avec des gamins impressionnés de croiser Aymeric Lompret dans la file d’attente des toilettes sèches. Quel souvenir incroyable que de faire caca en même temps que son humoriste préféré putain.
On n’est pas content non plus de l’attitude de Bar Italia. C’est trop mystérieux et trop rock de ne quasiment jamais donner d’interview, de ne pas communiquer, par contre finir le concert 8 minutes avant la fin, c’est moyen moyen. Le public s’attendait à une fuite furtive de la scène pour revenir avec un rappel de zinzin, c’est finalement Jean Marc le techos qui est venu démonter la batterie et ranger le reste des instrument.
On termine le passage langue de pute avec l’inflation. Bouh l’inflation ! Toi aussi t’es une grosse nullos ! Pour vous délecter d’un demi litre de thé glacé à la menthe, donc de l’eau froide avec des plantes dedans, il vous faut désormais débourser 11€. Merci Michel Barnier. On sait, il n’y est pour rien pour l’instant.
Passons à nos moments de joie. Au risque de ne pas vous surprendre, on est sortis totalement gagas des concerts des Hives, de Kasabian et de The Offspring. Du groupe mainstream en fin de journée sur la mainstage avec beaucoup de nostalgie et beaucoup de sueur. Les sets sont taillés pour le live, chaque groupe harangue la foule comme dans n’importe quel festival, mais ils le disent et le répètent : “Rock en Seine vous êtes le meilleur public au monde”. Bon on y croit qu’à moitié après avoir vu les mêmes vedettes nous amadouer à Lollapalooza ou au Hellfest. Et même si le public devant les suédois était mou du genou, même si Pelle fini par laisser tomber sa tentative de wall of death tant les festivaliers semblent se contenter de contempler le chanteur, on a eu droit à du bon rock garage libérateur.
Il y a eu aussi Franck Carter & the Rattlesnakes, aka le Ed Sheeran punk. On a apprécié son moshpit dédié aux filles, son mini circle pit alors qu’il est au beau milieu de la foule ou encore ses bribes de discours humaniste. Ce gars là est violent à l’extérieur, mais tout moelleux à l’intérieur. Pas totalement du même genre que les membres de Soyuuz. Ceux-là sont mignons dedans et dehors. Ce groupe formé en majeure partie de jeunes en situation de handicap a su en mettre plein les oreilles sur la scène du bosquet. On n’oublie évidemment pas Dynamite Shakers dont nous suivions l’évolution depuis quelques mois du côté de Nantes. Comme dirait mémé Denise : c’est dans les petites scènes qu’on fait les meilleurs concerts. Ce proverbe ne veut absolument rien dire, mais quand on sait que mémé est atteinte du syndrome de Paul Banks on lui pardonne. A l’instar de Going Forward en 2023, et Premier Métro l’an passé, c’est finalement un groupe révélation qui nous a donné une des meilleures impressions à Saint Cloud. Vous avez d’ailleurs jusqu’à début décembre pour les découvrir en live près de chez vous.
De la sueur, des riffs à gogo, une odeur d’urine dès 16h, de la pluie, des “bonjour Paris”, encore de la pluie et beaucoup, beaucoup de pogos. Au final, on ronchonne, mais elle n’était pas si dégueu que ça cette mouture 2024 de Rock en Seine.
crédit photo : Olivier Hoffschir