On ne parle ici que trop rarement de musique africaine. Alors que, pendant ce temps là, certains missionnaires occidentaux, à l’instar de Damon Albarn, contribuent à démocratiser l’écoute d’un genre trop souvent étiqueté World Music –par comodité- mais vidé de ses capacités d’influences. A propos d’influence justement, comment ne pas aborder cette mini polémique qui s’est formée en 2008 autour des groupes indés citant à tort et à travers des artistes tels que Fela Kuti, Ousmane Kouyaté, Issaa Bagayoo ou même Amadou et Mariam, entre kwassa kwassa, afrobeat et zouk ? Vu par un petit blanc bec, cette vague africaine dans le rock occidental surprend puis ne peut que passionner. Au point de se demander comment on avait fait sans jusqu’alors ? Certains ne s’en s’ont pas trop préoccupés et ont continué leur long chemin musical, à l’instar de Tinariwen. Honnêtement, les emprunts successifs de Vampire Weekend, Foals, Yeasayer, Dirty Projectors et j’en passe sont à des années lumières du blues proposé par ces touaregs du Mali.

Tinariwen

On ne parle ici que trop rarement de musique africaine. Alors que, pendant ce temps là, certains missionnaires occidentaux, à l’instar de Damon Albarn, contribuent à démocratiser l’écoute d’un genre trop souvent étiqueté World Music –par comodité- mais vidé de ses capacités d’influences… A propos d’influence sjustement, comment ne pas aborder cette mini polémique qui s’est formée en 2008 autour des groupes indés citant à tort et à travers des artistes tels que Fela Kuti, Ousmane Kouyaté, Issaa Bagayoo ou même Amadou et Mariam, entre kwassa kwassa, afrobeat et zouk ? Vu par un petit blanc bec, cette vague africaine dans le rock occidental surprend puis ne peut que passionner. Au point de se demander comment on avait fait sans jusqu’alors ? Certains ne s’en s’ont pas trop préoccupés et ont continué leur long chemin musical, à l’instar de Tinariwen. Honnêtement, les emprunts successifs de Vampire Weekend, Foals, Yeasayer, Dirty Projectors et j’en passe sont à des années lumières du blues proposé par ces touaregs du Mali.

 

 

Des rois de la guitare et d’un chant tellement mélancolique qu’il ferait oublier Antony and the Johnsons à Claude Nobs.

 

 

Cet intérêt inattendu va-t-il enfin permettre à ces artistes de s’exporter ? Tout le monde connaît passablement l’injuste histoire du rock, passant de musiciens noirs, esclaves ou prolétaires pour se faire piller sans pitié par une industrie musicale blanche naissante. Comme souvent, la communauté noire n’aura que les restes… A ce propos, je ne peux que vous conseiller l’article de Ben Thompson du quotidien The Guardian, qui s’interroge sur ces longues années d’apartheid culturel. Bref, encore une fois, cela n’intéresse probablement non plus pas Tinariwen qui sortent leur quatrième album intitulé IMIDIWAN : COMPANIONS. Toujours pas de tournée mondiale pour ce collectif ouvert de musiciens originaire de Tessalit au nord est du Mali, dans l’Adrar des Ifoghas, mais un bien beau parcours initié en 1982 déjà. A l’origine du projet, deux hommes : Ibrahim ag Alhabib et Alhousseini ag Abdoulahi. Des rois de la guitare et d’un chant tellement mélancolique qu’il ferait oublier Antony and the Johnsons à Claude Nobs.

 

Un exil et une souffrance. Difficile d’y faire abstraction tout au long de ces treize titres. Un tempo lent, évidence d’une attente, métaphore de leur condition de touareg. Mais attention au cliché : Tinariwen trace sa route, s’y arrête pour chanter et ne s’incommode pas d’une instrumentation conséquente. L’espoir y est aussi présent. De fait, tout ici respire, s’étire pour mieux déployer des trésors musicaux, comme ce quasi chamanique “Kel Tamashek” ou le rythmé “Lulla”. On se plonge corps et âmes dans cet album. Néophyte devant ces musiciens hors pairs, on en ressort grandi. Encore faut-il avoir envie de quitter ce IMIDIWAN : COMPANIONS…

 

Tout ici respire, s’étire pour mieux déployer des trésors musicaux

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