THE WHO Hits 50 @ le Zenith Paris

L’évènement a été peu relayé, une communication plutôt discrète a été réalisée. Il n’y a eu que peu d’affiches dans le métro, et peu d’annonces sur internet… Pourtant l’info avait de quoi en faire rêver plus d’un ! The WHO reprennent la route des tournées, probablement pour leur dernier tour de pistes ! Après SCORPIONS et les STONES c’est au tour du groupe pilier du rock anglais de fêter leurs 50 ans de carrière. Leur unique passage en France (3 concerts prévus à la base, dont 2 dates annulées) se fera donc dans l’enceinte du Zénith de Paris. LORDS OF ROCK.net a eu la chance de participer à ces festivités.

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Nous y voici, dans une chaleur accablante, un zénith plein à craquer qui fait office de bouillon à près de 200°C s’apprête à recevoir THE WHO pour l’unique date Française de leur probable dernière tournée. Dehors, c’est la canicule, et sur la scène je ne veux même pas savoir quelle température il va faire. Un retard dans les transports nous aura couté la première partie. Mais qu’importe, ce soir ce n’est pas un groupe en train de se faire un nom qui nous intéresse, c’est bien de légendes qu’on parle. Pete Townshend guitariste, auteur, compositeur de génie, et Roger Daltrey chanteur légendaire, se pointent avec une formation de 8 musiciens en cette occasion unique de faire résonner une nouvelle fois les hits en puissance des WHO pour fêter leurs 50 années de carrières !

 

Histoire de se rafraichir la mémoire, un peu d’histoire du Rock. Ouvrez vos cahiers page 12 : chapitre explosion du Brit Rock et des légendes qui se sont inscrit tout en haut du « Guitar way to Heaven » et du « Rock n Roll Hall of Fame » : The WHO. Le groupe original était composé de 4 membres. Pete et Roger, déjà cité plus haut, mais également du génie technique de la batterie Keith Moon, décédé en 1978. Et du « meilleur bassiste de tous les temps » d’après un petit magasine concurrent appelé Rolling Stone Mag : John Entwistle, lui aussi décédé en 2002. Pour remplacer ces 2 membres illustres, ce n’est pas moins de 6 musiciens qui viennent renforcer les deux frontman restant. Et croyez-moi, ravalons nos clichés « ils ont 70 ans passé, c’est sex, drugs et déambulateur », non, c’est bien loin de ça. Si à 70 piges passé je pouvais avoir un musculature et une pêche telle que celle de Roger Daltrey, et un jeu de guitare puissant et brut comme celui de Pete Townshend même avec ses problèmes de surdité, je serai le plus heureux des hommes ! Pour vous compter le reste de l’histoire…. The WHO en live, c’est de la folie furieuse !!
 

 

Leur arrivée s’est faite discrètement, dans le noir, les écrans géants marquants encore “attention, The Who arrivent”. Le simple fait de voir des ombres se mouvoir sur scène à déclencher une hystérie général. Applaudissements chaleureux, puis ouverture directe et sans sommation sur WHO ARE YOU. Roger Daltrey armé d’une guitare acoustique, et Pete Towshend qui nous réserve ses plus beaux moulinets pour venir frapper les cordes sur les derniers accords de ce tube ! Pas une seule seconde de répits, pas un mot pour le public, qui est de toute façon déjà conquis. On enchaine avec THE SEEKER ! Un morceau à la capacité de servir de final au groupe, et pourtant envoyé en pleine face dès le début du set. C’est en fait bien le schéma qui se dessine face à nous : des tubes, des tubes et encore des tubes, tous meilleurs les uns que les autres. L’œuvre des WHO résonne comme un sans-faute. THE KIDS ARE ALRIGHT, I CAN SEE FOR MILES, et l’inattendus PICTURES OF LILLY. Cette première partie de concert est une vraie déferlante de hits en apnée. Les choses vont enfin se détendre un peu, Roger et Pete vont discuter un peu avec le public, faire quelques vannes, parler français et dire quelques conneries qui déclenchent des applaudissements et des cris de soutiens… l’apanage des vrais Rock Star.
 

 

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Pete nous raconte leur première venue en France, il y’a 40 ans tout juste (11 ans après les débuts du groupe en 1964). Et nous dit qu’il est temps de célébrer cet anniversaire. Il se retourne, seul spot sur lui, le reste de la scène est noir… puis il envois le Riff de MY GENERATION. Extase générale, mains en l’air, le Zénith presque entier se lève pour danser sur ce mont de l’histoire Rock. Dans un rythme plus détendus, mais tout aussi efficace musicalement, ils enchainent avec BEHIND BLUE EYES, tout briquets et téléphones levés pour cette ambiance ballade Rock. Les écrans géants passent en continue des images sur les thèmes des chansons abordées, et des portraits des membres du groupe. On y voit les guitares SG et LesPaul que Pete s’amusais à briser sur scène – dans sa jeunesse -, ce soir c’est tout Fender Stratocaster ! Aucune guitare, ni aucun ampli ne sera brisé. Et il faut le dire, le son est superbe. Les ingés sons du Zénith nous gratifient d’une qualité sonore exceptionnelle à haut volume. Soutenus par une ambiance écrans géants et lumières vraiment destinée à faire briller les plus grands. Le show qui était assez statique au premier quart, est devenu plus mobile, entre les moulinets légendaires du guitariste et les jongleries au micro du chanteur. 2 WHO, et ils crèvent l’écran. Qu’est-ce que ça devais être quand ils étaient 4 ! Une pêche, une énergie et une qualité vocale des chanteurs véritablement extraordinaire. Un vrai show Rock n Roll que peu de groupes sont capable de se targuer d’avoir fait.

 

Pete interprète 2 morceaux de QUADROPHENIA, puis il est temps d’entamer le medley le plus emblématique de leur œuvre. Celui de l’Opéra Rock entièrement écrit en ‘69 par Pete Townshend lui-même : TOMMY. Un autre petit intermède de discussion servira à introduire un de leurs plus grands titres, PINBALL WIZARD qui a fait frémir la salle entière. Suivi de près par les classiques FEEL ME et LISTENING TO YOU (même enchainement du medley pour leur concert magistral à Woodstock  il y a 36 ans !). La température à encore grimpé, nous nous sommes liquéfiés, la bière comme seul remède nous a permis de survivre à cette chaleur et l’adrénaline procurée par ce concert nous fait les rappeler avec ardeur lors de la dernière petite pause. Ce dernier répit est rompu par l’intro au clavier de BABA O’RILEY, une nouvelle vague de folie s’empare du public pour un hit savamment joué. La fin du morceau sonne, et le final du concert se fait sentir. Quand Pete s’adresse à nous une dernière fois : « IT’S TIME FOR REVOLUTION !! » et fait pleuvoir les riffs mythiques de l’énorme WON’T GET FOOLED AGAIN. C’est une standing ovation pour un Zénith complet qui acclame et danse sur ce dernier titre.

 

Effet WHO garantit ! 70 ans passés, 50 ans de carrière, et pas une ride dans leur Rock. Une efficacité du Riff sans équivalents (et je pèse mes mots). Leur chant ne s’est jamais essoufflé, le show était au top. Après 2H de grand spectacle, on les sent capables de recommencer ce tour de force encore et encore. Même si ils ont annoncé que c’était certainement leur dernier passage en France. C’est peut être aussi l’occasion de rappeler aux mangeurs de soupes musicales que The WHO ce n’est pas juste les génériques de séries télé à la con, ou des reprises « inspirées » de la part de boys band pour vierges écervelées. Non THE WHO c’est bel et bien un des meilleurs groupes de rock de tous les temps. Pour ce qu’ils ont donné à l’esprit rock n roll, à l’art, et à l’histoire du rock, de la pop, et de la musique elle-même !

 

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