Le groupe de Bobby Hecksher revient avec un 5ème album. Après la magnifique noirceur écrasante de HEAVY DEAVY SKULL LOVER et ses huit titres apnées donnant l’impression que ce puissant groupe nous maintenait la tête sous une eau crasseuse durant une cinquantaine de minutes, ce MIRROR EXPLODES est bien plus lumineux (si l’on peut parler de clarté dans la musique des Warlocks qui reste toujours dense et lourde), il y a beaucoup plus d’espoir,

The Warlocks

Le groupe de Bobby Hecksher revient avec un 5ème album. Après la magnifique
noirceur écrasante de HEAVY DEAVY SKULL LOVER et ses huit titres
apnées donnant l’impression que ce puissant groupe nous maintenait la tête
sous une eau crasseuse durant une cinquantaine de minutes, ce MIRROR EXPLODES est bien plus lumineux (si l’on peut parler de clarté dans la
musique des Warlocks qui reste toujours dense et lourde), il y a beaucoup plus
d’espoir, certains le diront plus pop.
Dès les premières notes, on y retrouve les ingrédients qui font l’identité
de ce groupe; un bourdonnement drone constant auquel viennent se rajouter des
couches et des couches de guitares ultra saturées qui raviront les amateurs de
shoegaze. La voix complètement hallucinée et lointaine de Bobby, comme perdu
dans un labyrinthe de son, est toujours aussi belle et mystérieuse (“The
Midnight Sun”, “Slowly Disappearing”).

 

Soudain, après un marathon de 4 chansons lourdes et démoniaques, on sort du
tunnel bourdonnant pour une perle pleine d’espoir. La voix semble tout à coup
tomber des cieux, les guitares se font aériennes et la batterie subtile, (“There
Is A Formula To Your Despair”) nous démontrant que ça n’est pas pour cacher un
manque de musicalité que le groupe produit un bruit assourdissant la plupart du
temps mais qu’ils savent aussi composer des mélodies superbes sans se
construire un mur de son… Après cette courte pause, on replonge sous terre
avec la meilleure chanson de l’album (voir de la discographie complète du
groupe), “Standing Between The Lovers Of Hell” une épopée fantastique de
batterie rythmée ou les guitares lascives nous obligent à pencher la tête,
à courber l’échine pour laisser passer la voie nasillarde de Bobby
Hecksher…

Globalement, cet album ne réinvente pas le son des Warlocks, ça sent toujours
la drogue, le soleil en plein milieu du désert, le sable brûlant qui
s’infiltre partout, la bière chaude et plate. Les connaisseurs seront ravis.
Ce disque est simplement moins sombre et écrasant que ses prédécesseurs, là
où HEAVY DEAVY SKULL LOVER faisait penser à une grosse descente de trip
affalé dans un canapé après l’ingestion massive de psychotropes dans “Surgery”, ce MIRROR EXPLODES rappelle une belle matinée de gueule de
bois, allongé dans l’herbe fraîche sous le cagnard. Les mélodies sont
toujours superbes, le son soigné, ça n’est pas le meilleur album des
Warlocks car moins « jusqu’au boutiste » dans le bruit, mais c’est à coup
sûr le plus digeste et le plus accessible.

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