The Black Angels sont de nouveau sur la route et c'est tant mieux pour nous car les texans effectuaient le crochet au Pully For Noise la semaine passée. Histoire de se familiariser avec un groupe majeur de la scène indé, Lords of Rock a rencontré le groupe au complet, peu avant leur concert.

The Black Angels

The Black Angels sont de nouveau sur la route et c’est tant mieux pour nous car les texans effectuaient le crochet au Pully For Noise la semaine passée. Histoire de se familiariser avec un groupe majeur de la scène indé, Lords of Rock a rencontré le groupe au complet, peu avant leur concert.

 

 

Ne cachez pas les enfants, The Black Angels sont des doux agneaux dans la vie civile. Et des gentlemen, peut-être aussi domptés par la jolie batteuse du groupe, Stephanie Bailey. Reste que The Black Angels étaient le gros morceau psychédélique du festival Pully For Noise. On aura apprécié les ballades narcotiques et eu la chance de découvrir 4 nouveaux morceaux de l’album à
venir (notamment “Drone in G#Major”). The Black Angels ne semblent pas pressés par le temps, perdus dans
l’horologe interne musicale, comme pour mieux déployer leur musique
d’envergure. “Turn on, tune in, drone out” comme aime bien le répéter
le groupe texan, détournant le message christique de Timothy Leary,
apôtre toxique du LSD. Encore un concert du tonnerre au For Noise pour
un public qui n’en demandait pas tant devant des morceaux de la trempe
de “Science Killer” ou “Young Men Dead”. Interview sans plus attendre. Nate Ryan, le bassiste, reste paisiblement dans son coin.

 

 

 

 

Lords of Rock : The Black Angels, vous êtes enfin de retour sur scène.

Alex Maas (chant, clavier, guitare) : oui, c’est sûr, ça a pris plus de temps que prévu. Tu sais, on pensait que tout le travail sur le 3ème album serait terminé en mai. Mais la femme du producteur attendait un bébé, on a donc dû retarder tout le processus de presque 3 mois. On est donc resté à Austin durant tout l’été pour se relaxer. C’est la première fois depuis l’an passé que nous tournons.

Hier, vous étiez à Pukkelpop, en Belgique…
Stephanie Bailey (batterie): oui, c’était incroyable.
Alex Mass : énorme.
Kyle Hunt (clavier, percussions, basse, guitare) : vraiment chouette.
Stephanie Bailey : il pleuvait aussi, une ambiance très particulière.
Kyle : on a joué juste après My Bloody Valentine, sur la même scène, it was awesome.
Alex : ils ont joué extrêmement fort, aussi fort que s’ils étaient 35 sur scène
Stephanie : ça te prenait, tu pouvais vraiment sentir les basses te remonter le corps.
Alex : oui, c’était assez cool.

 

Et avec leurs fameuses 20 minutes finales de larsens…
Christian Bland (guitare, clavier) : oui, ces 20 minutes de larsens, mon dieu !

 

Vous inspirez-vous d’un groupe comme My Bloody Valentine ?
En chœur : yeah !
Kyle: “the sonic fitness”. J’ai aimé ce qu’ils ont fait pour Lost In Translation, ces musiques d’ambiances très créatives.
Alex : je pense qu’ils sont bons. Bien sûr (rires).

 

 

« La répétition cause cette
énergie particulière qui fait que tu as l’impression que ta tête est
ailleurs ou que tu es quelqu’un d’autre. C’est pourquoi certaines personnes aiment la musique électronique.
C’est pourquoi certaines personnes aiment le rock psychédélique
»

 

 

Comment s’est passé l’enregistrement de votre futur 3ème album ?
Alex : oh oui, c’était cool. Nous étions en Californie, avec un temps magnifique.
Stephanie : nous allons d’ailleurs y retourner en septembre, pour le finaliser, y rajouter quelques pistes.
Alex : nous avons enregistré tous les morceaux. Ca sonne bien. Ce fut très intéressant.

Est-ce que vous utilisez toujours la drone machine ?
Alex : Hum, oui, nous en avons toujours utilisé au moins une sur cet enregistrement.

Pensez-vous que cet instrument soit la clé du son des Black Angels ?
Alex : il y a plusieurs sortes de drone machines que nous avons en notre possession. Une par exemple est un harmonium, une sorte de vieux transistor, une autre reproduit presque le son d’une vieille sirène d’Allemagne. Une autre produit un son en basses fréquences.
Kyle : on en a une aussi pour le clavier.

 

 

 

 

Avez-vous tenté de faire quelque chose de différent des 2 autres albums précédents ?
En chœur : yeah !
Stephanie : on reste dans le même registre mais il y a eu du changement, ce que je trouve bien d’ailleurs.
Alex : je pense que cet album combine les deux premiers. Il y a juste plus de structures sur les morceaux.
Kyle : chaque morceau sonne différent cette fois-ci. On utilise par exemple un clavier particulier. Nous avons travaillé avec Dave Sardy, un type qui est en sorte notre consultant musical.
Alex : notre premier vrai producteur je crois.
Kyle : oui, il nous a beaucoup apporté en donnant souvent son avis sur les morceaux, en proposant des idées. Travailler avec lui fut très prolifique et intéressant. Il nous a fait ouvrir nos yeux sur la façon d’écouter la musique.
Stephanie : et sur l’écriture des morceaux aussi.
Alex : nous sommes maintenant de biens meilleurs compositeurs je pense.

Le 3ème album est toujours celui de la maturité, n’est-ce pas ? Avez-vous franchi un cap ?
Alex : oui, definitely. Nous sommes allés bien plus loin cette fois-ci.
Stephanie : tous les jours nous essayons d’apporter quelque chose aux morceaux, ce fut beaucoup de travail.
Alex : on avait nos morceaux en conscience tout en essayant de le récouter comme si nous étions une 3ème personne en se disant : «est-ce que tout cela est-il encore intéressant ? Et si nous rajoutions cela ?»

 

 

« Turn on, tune in, drone out »

 

 

Jouez-vous de nouveaux morceaux actuellement en concert ?
Stephanie : oui, quelques uns.
Droite : 4 !
Stephanie : nous jouerons le 2ème morceau de l’album, peut-être le 6ème et 7ème (elle regarde la set-list).
Alex : et les 2 derniers aussi pour le concert.
Stephanie : mais on ne va pas en dire plus (rires).


Vos paroles se réfèrent souvent à des périodes sombres de l’histoire américaine. Pensez-vous que vos morceaux aient un réel message politique ?

Alex : ce sont des réalités totalement différentes de notre travail. Nous sommes tout petits par rapport à ces évènements.
Droite : mais on essaye juste de dire la vérité, ce qu’il s’est passé en réalité.
Alex : oui, nous nous sentons un groupe plutôt politique. Juste peut-être parce que nous disons la vérité sur ce qu’il s’est passé aux Etats-Unis. Toutes ces choses qui entourent l’impérialisme. On le fait encore maintenant.
Stephanie : L’histoire aux Etats-Unis est juste un grand livre d’histoire
Alex : oui, avec l’antéchrisme et même le Père Noël (rires).


Pensez-vous appartenir, en tant que groupe psychédélique, à cette grande famille revendicatrices des années fin 60-70? Est-ce ce style musical qui force à avoir un tel discours?

En chœur : non !
Droite : il n’y a pas nécessairement de lien…
Alex : la musique psychédélique est représentée le mieux par The 13th Floor Elevator : « Open up your mind and everything come through ». C’est la façon dont doit être la musique psychédélique. Quelle que soit le morceau que tu écrives, ce n’est pas juste la création mais la manière dont tu vis ta vie. qui est importante C’est la manière dont tu dois sentir les choses arriver à toi.
Gauche : Bien sûr, il est de tradition de vendre certains groupes de cette famille comme des engagés politiques, ceci surtout en Europe. Parfois, les paroles des morceaux n’ont aucun sens.

 

 

 

 

Il y a cette phrase que j’ai aimée sur votre site Internet : « Turn on, tune in, drone out » (ndlr. où la célèbre citation de Timothy Leary, chantre du LSD, disait elle à la fin « drop out »)…
Alex : oui, on a mis cette phrase dans un contexte plus musical !

Pensez-vous qu’il y ait un regain d’intention pour votre musique, alors que l’on fête les 40 ans de Woodstock et, il y a peu, ceux du Summer of Love ? Vous prend-on pour les enfants de ce mouvement ?
Alex : hum, pas vraiment (rires). Avant que tu ne le dises, non (rires). Ce style de musique est tellement large. Il y a tant de groupes aujourd’hui qui peuvent être classés comme psychédéliques. Mais je ne pense pas que l’on soit maintenant plus interviewés plus qu’un autre groupe.

Stephanie : plus ou moins (rires) !

 

Peut-on selon vous mélanger la musique électronique avec le psychédélisme ? Le moderne avec l’ancien, à l’instar peut-être d’Animal Collective ?
Gauche : oui, comme Panda Bear.
Alex : beaucoup de types de musiques électroniques sont dans cette catégorie psychédélique.
Christian : la répétition !
Alex : oui, ou comme la musique country psychédélique. Tu peux faire n’importe quoi qui sonne psychédélique. Beaucoup de choses viennent d’une certaine transe et d’expériences. Je pense aussi au groupe Suicide qui faisait de la musique électronique avant qu’on appelle cette dernière ainsi.
Christian : la répétition, produite par exemple par la drone machine, cause cette énergie particulière qui fait que tu as l’impression que ta tête est ailleurs ou que tu es quelqu’un d’autre. C’est pourquoi certaines personnes aiment la musique électronique. C’est pourquoi certaines personnes aiment le rock psychédélique. A Place To Burry Strangers ont utilisé la drone machine sur leur dernier album «Tatatatata !»
Alex : mais je pense que le psychédélisme, c’est comment tu te sens. Tu peux être sous l’emprise de drogues ou pas et cette musique ira très bien (rires). Tu vas te dire : « wah, c’est vraiment beau ! »

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