Presque aussi hype que Girls, le duo The Big Pink fait partie des sensations de la rentrée. Aurait-on vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué, encore une fois ? Réponse.
Le premier album de ces Londoniens à la plume lourde était très attendu. On ne s’en étonne pas quand se déroule dans nos oreilles une grosse kermesse shoegazing (très My Bloody Valentine) et psychotique avec le titre d’introduction, “Crystal Visions”. Le second, “Too Young to Love” (tu l’as dit) enchaîne sur l’ascendante psychédélique, tout en restant très carré dans les arrangements et dans la voix. Mais la chute est rude dès “Dominos,” leur tube, premier single absolument indigeste, rappelant les hymnes de stade des 90’s, brrrr. L’album se maintient par ses apparences noisy, ses faux-semblants sombres, par ce son bien dense tenu par seulement deux acolytes, Robbie Furze et Milo Cordell. Le tout se paie une production très impec’, derrière laquelle se cache Rich Costey, qui a déjà sévit pour Interpol, Glasvegas ou encore Muse ; la source du sentiment de déjà-entendu ? Hymnes de stade, c’est bien le mot, plus mélancoliques que les Kings of Leon, plus complexes aussi avec leurs véritables pétarades expérimentales. Un titre sort toutefois la tête de l’eau: le prenant “Velvet”. Ce morceau joue nonchalamment avec tout ce qui nous touche facilement ; une voix affligée qui laisse la place à des envolées consistantes, de chœurs vertigineux et un mélange de guitares absolument déboussolant. Un véritable chaos, mais très vite se pointe des titres comme Tonight, qui nous pousse à la fuite tellement la minauderie est de mise.
La chute est rude
Mélodiquement à la traîne, A BRIEF HISTORY OF LOVE mise tout sur l’assemblage des textures, rendant chaque titre d’une lourdeur parfois insupportable. Où sont les belles promesses ? On s’est encore une fois excité pour pas grand chose.