dimanche , 6 octobre 2024

Swiss Rocks for Christmas

On débute avec un groupe lucernois, Monotales, qui revient avec un 3ème album WEEKEND LOVE. Lorsqu’on entend le premier titre "Don’t Miss You Yet", un nom vient tout de suite à l’esprit : Bob Dylan. Et pourtant dès qu’on avance dans le disque, on sort un peu de l’esprit « dylanien ». Mais ces intonations, cette voix nasillarde et ce premier titre sonnent très Bob Dylan. Le groupe propose clairement un registre folk, un peu pop par moment, un peu rock par d’autres et aussi country de temps à autre. L’album comporte 13 titres très agréables du début à la fin. On est vraiment en bonne compagnie avec Monotales. Des ballades, des jolies chansons, des gens bien, il y a presque un côté trop « parfait » chez Monotales. Le groupe peine à se faire connaître en Romandie et on peut supposer qu’il manque peut-être quelque chose de rock n’roll, quelque chose d’anticonformiste qu’on apprécie d’avantage. Mais on insiste, c’est un bel album qui mérite une oreille attentive.

Label : Autoproduction / Irascible

 

Concrete Jane est un groupe, ou plutôt le projet de Julien Zumkehr. Car pour ce disque, le musicien genevois a tout fait lui-même. Ecrit, produit, enregistré et mixé. Julien Zumkehr n’est pas inconnu en Suisse Romande, il a roulé sa bosse avec Fargo et Random God. On le retrouve en solo sur cet album éponyme et en bande pour les concerts. Lorsqu’on écoute ce disque, on découvre une variété d’ambiances assez incroyable. On reste le plus souvent dans du rock, un peu blues, un peu psyché, un peu sombre, mais sacrément intense. La lenteur et la profondeur de "The Sermonizer" en ouverture est terrible. On change d’ambiance avec "Running From You" en 2ème plage, c’est plus pop, plus léger. Mais Concrete Jane retourne vite à ses premières amours : de la noirceur qui se juxtapose à un psychédélisme ambiant. Tout au long de ses 10 plages, on parcourt un voyage (initiatique ?) pour finir en apothéose sur une reprise des Beatles. Une excellente découverte.

Label : Urgence Disk Records / Irascible

 

Les groupes chaux-de-fonniers qu’on présente d’habitude chez Lords sont plutôt portés sur les grosses guitares et les grosses « bouélées ». On sort aujourd’hui de notre champ de compétences et on vous parle de Koqa Beatbox. Comme son nom l’indique Koqa Beatbox a la particularité de faire du … beatbox ! Oui Monsieur ! Avec le beatbox on peut faire plein de choses, Koqa propose un univers Hip hop pour mettre en avant son talent. Attendez, partez pas, car ce que propose le groupe est très subtile et le bugle en arrière fond apporte une teinte feutrée, une atmosphère chaleureuse et très agréable. Il y a des passages instrumentaux qui sonnent « ambiant music » et qui n’ont rien avoir avec les stéréotypes sur le Hip Hop ou le rap. Et lorsqu’Arthur Henry chante, on est encore dans quelque chose de plutôt doux. Le flow est parfois rapide, mais toujours précis. Un album différent, mais très classe.

Label : Hummus Records / Irascible

Yellow Teeth, on vous en avait déjà parlé il y a 2 ans pour son premier album. Le folkeux valaisan (et un peu tessinois quand-même) revient donc avec son nouveau bébé, RAGS AND PEARLS. Féru de littérature et de poésie, Tiziano Zandonella a le goût des choses bien faites. Que ce soit aux niveaux des textes, au niveau des arrangements, des mélodies, on ne peut qu’apprécier le travail de ce jeune musicien. Musicalement, on reste dans la folk musique assez traditionnelle, teintée d’americana, teintée parfois de blues. On pourrait (encore) citer le patron Bob Dylan à l’écoute de ces chansons et ballades. RAGS AND PEARLS est un disque chaleureux, qui nous fait voyager dans des contrées lointaines, vastes et intemporelles. Mais peut-être que cet hiver, dans un chalet retiré, au coin du feu, avec un verre de bourbon à la main, sera l’endroit idéal pour apprécier ce disque.

Label : Vitesse Records / Irascible

 

On finit notre petite sélection par quelque chose d’assez original. Un groupe, un duo suisse installé à Berlin, OY. Joy Frempong chanteuse helvético-ghanéenne et Lhéluja-Ha (on vous avait dit que c’était original..), batteur, producteur. Le groupe propose une musique électro, pop, tribale, expérimentale, futuriste. Le mot « space opéra » est employé dans la fiche promo. Même si on ne sait pas trop ce que ça veut dire, ça colle assez bien à la musique du groupe. SPACE DIASPORA, leur troisième album est une sorte de concept-album qui raconte l’histoire d’une planète lointaine où l’Homme s’y serait installé après s’être repenti de ses erreurs. Ce n’est pas un disque hyper accessible, on s’y perd un peu, mais ce n’est pas non plus inconfortable. Les deux musiciens s’éclatent à coup de samples, l’originalité prend le pas sur les chansons uniformes qu’on peut entendre ailleurs. Est-ce qu’il faut être forcément à Berlin pour faire une musique de la sorte ? Sans doute…

Label : Crammed Discs / Irascible

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