Bien belle réussite pour le deuxième album d’Annie Clark également connue sous le pseudonyme de St-Vincent. Petite analyse technique de cet artisanat avec notre expert en musicologie.Cette œuvre est le résultat d’un travail personnel de cette songwriter multi-instrumentiste américaine vu qu’elle a approximativement composé et joué la totalité de l’album qu’elle a enregistré grâce au programme garage band. Le processus est intéressant et ne laisse qu’imaginer de bonnes choses quant à la qualité de l’album. Et, en effet, mon imagination ne fut pas déçue. Tout d’abord la voix de St-Vincent est très séduisante et mérite toute notre attention. Sa beauté n’est ni niaise ni vide de sens ou superficielle, sa voix est le symbole d’une sorte beauté remplie de sagesse, de sérénité. Pourtant, St-Vincent ne fait pas preuve d’autosuffisance quant à sa voix. Elle construit en effet une musique relativement complexe, principalement du point de vue rythmique, qui, amputée de la voix qui reste tout de même l’élément principal, garde une totale crédibilité. St-Vincent s’amuse énormément avec les structures rythmiques composées et superpose avec aisance des constructions binaires et ternaires par exemple. Dans le premier titre, "The Strangers", la musique ainsi que la voix peu se comprendre sous la forme d’un standard 4/4 binaire, c’est-à-dire la construction rythmique la plus utilisée depuis quelques dizaines d’années. Mais pour ne pas se contenter de cela, elle y ajoute une partie, une descente de gamme jouée au keyboard, qui est en fait composée en ¾. Il y a donc un décalage entre ces deux constructions rythmiques différentes, décalage qui se résout toute les trois mesures de 4/4, pendant que quatre cycles ont le temps de défiler en ¾, vu que le plus petit dénominateur commun est 12. Afin de citer un deuxième exemple, le troisième titre, "The Neighbors" est très éloquent quant

St. Vincent

Bien belle réussite pour le deuxième album d’Annie Clark également connue sous le pseudonyme de St-Vincent. Petite analyse technique de cet artisanat avec notre expert en musicologie.

Cette œuvre est le résultat d’un travail personnel de cette songwriter multi-instrumentiste américaine vu qu’elle a approximativement composé et joué la totalité de l’album qu’elle a enregistré grâce au programme Garage Band. Le processus est intéressant et ne laisse qu’imaginer de bonnes choses quant à la qualité de l’album. Et, en effet, mon imagination ne fut pas déçue. Tout d’abord la voix de St. Vincent est très séduisante et mérite toute notre attention. Sa beauté n’est ni niaise ni vide de sens ou superficielle, sa voix est le symbole d’une sorte beauté remplie de sagesse, de sérénité. Pourtant, St-Vincent ne fait pas preuve d’autosuffisance quant à sa voix. Elle construit en effet une musique relativement complexe, principalement du point de vue rythmique, qui, amputée de la voix qui reste tout de même l’élément principal, garde une totale crédibilité. St-Vincent s’amuse énormément avec les structures rythmiques composées et superpose avec aisance des constructions binaires et ternaires par exemple.

 

Dans le premier titre, “The Strangers”, la musique ainsi que la voix peu se comprendre sous la forme d’un standard 4/4 binaire, c’est-à-dire la construction rythmique la plus utilisée depuis quelques dizaines d’années. Mais pour ne pas se contenter de cela, elle y ajoute une partie, une descente de gamme jouée au keyboard, qui est en fait composée en ¾. Il y a donc un décalage entre ces deux constructions rythmiques différentes, décalage qui se résout toute les trois mesures de 4/4, pendant que quatre cycles ont le temps de défiler en ¾, vu que le plus petit dénominateur commun est 12. Afin de citer un deuxième exemple, le troisième titre, “The Neighbor”» est très éloquent quant à l’affection particulière que St-Vincent accorde aux rythmes. La musique est cette fois composée en 12/8, la version ternaire du 4/4, qui peut se comprendre de la sorte : pou tss tss ka tss tss pou tss tss ka tss tss. La batterie quant à elle joue le rythme 4/4 le plus standard ; pou tss ka tss pou tss ka tss. Cette combinaison de rythmes binaires et ternaires rend sa musique plutôt intéressante. Ces perturbations rythmiques donnent parfois l’impression que la musique accélère ou ralentit alors que le BPM ne change pas, surtout lors de passage de ¾ en 4/4.

 

Une sorte de gîte perché entre lyrisme et violence

 

La grande diversité de sons utilisés par St-Vincent ajoute de la valeur à cet album. La palette de sons est en effet très large et peut être comprise entre de petites nappes guillerettes et de lourdes basses distortionnées, à la manière de l’electro actuelle. Cet album est une sorte de gîte perché entre lyrisme et violence.

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