Sound Of Rum

Rien de tel pour démarrer la journée qu’une petite bombe débarquée d’Angleterre et soutenue par Sunday Best, l’écurie de David Lynch et d’Ebony Bones, rien que ça !
Le rap du trio londonien, fondé en 2008 par la rappeuse Kate Tempest, repose sur les compositions légères de deux musiciens, le guitariste Archie Marsh et le batteur Ferry Lawrenson, et le flow tantôt fracassant, tantôt délicat de Kate. Les voici trois ans plus tard avec leur premier album BALANCE entre influences jazz, hip-hop et breakbeat.
Boucle d'or ne respecte décidément rien. Après avoir bu dans le bol d'un autre, dormi dans un lit qui n'est pas le sien, voilà que celle-ci envoie un rap teigneux et jazzy au nez et à la barbe des ours du milieu. Cette blondinette de vingt ans, c’est Kate Tempset. Gare aux apparences, l’anglaise à la moue têtue a fort caractère. Quand elle chante, elle assaille le micro comme si elle jouait sa vie et celles de ses acolytes, le coeur battant à cent à l’heure et le ventre noué.

 


 

La musique de Sound of Rum est le fruit d’une rencontre en permanente réinvention, où les mélodies rock/jazz des uns et la poésie hip-hop de l’autre avance ensemble pour ne faire qu’un, propageant cette même émotion et cette énergie communicative. Si la formule peut paraître basique, elle n’en est pas moins efficace, la voix de sa jeune meneuse rappelant le style de Speech Debelle, sans doute à cause de ce flow de femme éraillé et poignant. L’achèvement de BALANCE n’est pourtant pas le seul fait de la jeune prodige du « spoken word » (forme de poésie orale). Si contrairement à Debelle, Kate met en avant le nom de son groupe, c’est que Archie et Ferry ne font pas de la figuration.
Ces jeunes artistes ont la musique dans la peau et ne craignent nullement d’affronter les clichés du rap (textes percutants, sens du groove et soin apporté aux gimmicks), pas plus que ces interdits (de la guitare à toutes les sauces, caressée ou malmenée par le talentueux Archie, un duo piano-voix intime sur "Balance (Interlude)"). De l’air virevoltant de "Rumba" à la résurrection sauvage de "Prometheus", jusqu’au choix du petit génie Polar Bear pour unique featuring sur "Concrete Pigeon", ce premier opus est presque un sans faute. La concurrence va avoir du mal à s’en remettre.

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