Le nouvel album du duo brooklynien Shy Child porte bien son nom: "Liquid love". Plus de légèreté, plus pop que les précédents opus, il y a de quoi être déconcerté. Sur scène, ils rappellent

Shy Child

INTERVIEW Le nouvel album du duo brooklynien Shy Child porte bien son nom: “Liquid Love”. Plus de légèreté, plus pop que les précédents opus, il y a de quoi être déconcerté. Sur scène, ils rappellent Passion Pit par moments, présents au même endroit un an plus tôt. Etrange mais pas mauvais. Avant de fouler la scène du Jazz café, les Shy Child, Pete Cafarella et Nate Smith, répondent aux questions de Lords of Rock.

 

Déjà marre de la pop

Lords of Rock : Comment vous sentez-vous avant de jouer au Montreux jazz festival, un festival légendaire?
Pete Cafarella (voix, synthé) : Oui, génial !
Nate Smith (batterie) : Très excitant !
Pete : J’ai plusieurs enregistrements live de Montreux, des années 60, 70. Miles Davis, Herbie Hancock, Keith Jarrett. Du jazz old-school.

Votre dernier album, LIQUID LOVE, est beaucoup plus pop que les trois derniers. Pourquoi une telle évolution ?
Nate : Pourquoi pas ?
Pete : Juste pour essayer quelque chose de différent je pense. Pour que nos mères l’apprécient. (Rires). Le prochain sera plus sauvage.

Vous pensez déjà au prochain ?
Pete : Oh oui ! Nous avons plusieurs trucs bricolés, pas encore finis. L’approche que j’ai envie de prendre est de réexaminer tous ces titres inutilisés et inachevés. Les retravailler, remixer…

Mais toujours dans cette veine pop ?
Nate : Peut-être, peut-être pas.
Pete : Je crois que j’en ai déjà marre de la pop.
Nate : Ce sera sûrement moins lisse…
Pete : Plus brut, plus tribal.

Plus masculin de nouveau ? (Rires)
Pete : Oui, plus masculin. Plus enfantin.

Vous m’expliquez votre description de LIQUID LOVE comme étant l’album féminin ? On lit ça partout !
Pete : Oh, je souhaiterais ne pas l’avoir dit. (Rires) C’est un truc qu’on a beaucoup répété mais je ne pense pas que ce soit juste. Un homme chante sur l’album! Je dis plein de choses que je ne pense pas. Pardon ! C’est un album masculin-féminin.

Quels titres ont déterminé l’orientation de cet opus ? Quels étaient les premiers et les derniers enregistrés ? Il y a quand même eu trois ans entre “Noize Won’t Stop” et “Liquid Love”.
Pete : Bonne question!
Nate : Je crois que la plus ancienne est “Liquid Love” justement.
Pete : “Dark Destiny” était la dernière. Il me semble que le tracklisting de l’album est chronologique en fait et qu’il y a une réelle fluidité !

J’ai l’impression que vos titres sont très interchangeables justement.
Pete : Oui. C’est fluide. Tu peux vraiment les écouter en mode « shuffle ». J’aime bien ça.

Vous les réécoutez vos albums ?
Nate : Oui, celui-là plus que le dernier…
Pete : Oui, bien sûr ! Si je faisais des films, j’achèterais mon DVD. Pas toi ?

Plusieurs artistes disent ne plus pouvoir écouter leurs morceaux une fois enregistrés…
Pete : Ok, c’est vrai, j’ai ça aussi. C’est la façon dont je fonctionne. Pour l’instant, j’aime encore cet album, mais j’arrive au bout.

 

“Je dis beaucoup de choses que je ne pense pas”

La scène électro-rock a grandi à une vitesse hallucinante. Comment vous inscrivez-vous dans ce mouvement ?
Pete : Je pense que le concept même de « scène » mute rapidement. Dans cette scène électro pop, rock, il y a encore, selon moi, des centaines de scènes.
Nate : En général, les groupes avec lesquels on a joué nous correspondent bien. Par exemple Midnight Juggernauts avec qui on a beaucoup joué dans le passé. Bon, c’est peut-être plus dans un esprit social que musical vraiment.
Pete : Oui, je pense que tout le concept de scène doit être réexaminé. Aujourd’hui, on peut écouter la musique du monde entier très facilement.

Vous pensez quoi justement de ce phénomène Internet, Myspace ? Selon vous, cela facilite la vie d’un artiste ou la complique au contraire ?
Pete : Oh, oui, je pense. J’ai été un artiste avec et sans et je pense que c’est plus facile avec. Prince vient de s’opposer à l’Internet, tu as vu ça ? Il a dit « l’Internet est fini ». C’est ses mots. Je vois pas comment quelqu’un peut dire un truc pareil. Pour moi, c’est une bonne chose car les meilleurs trucs atteignent des sommets ! Il y a tellement que seuls les meilleurs percent.

Oui, mais justement, il y a tellement que beaucoup de très bons artistes peuvent passer inaperçus !
Pete : Oui…Oui, c’est vrai. Mais bon il n’y a pas de retour possible. Il faut vivre avec. Et on est obligé d’aimer ça. (Rires)

Pour en revenir aux Midnight Juggernauts avec qui vous avez pas mal joué et pour qui vous avez remixé “Into The Galaxy”, ça fait quoi de vous retrouver à nouveau sur scène avec eux ?
Nate : Oui, c’est super. Ca fait deux ans maintenant…
Pete : Nous avons tourné avec eux aux Etats-Unis, puis en Australie. Là, on atteint les trois continents !

Donc on peut s’attendre à quelque chose de bien.
Pete : Je pense… J’espère…Oui !

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