LORDS OF ROCK Le rock vu différemment !
POP Prenez quelques soupçons
de la patte compositrice de Lee Hazlewood et, comme il l’a fait avec Nancy
Sinatra, posez une charmante voix fraîche très rétro dessus. Laissez au congélo
une quarantaine d’années, She & Him sera à consommer sous ce soleil qui
s’est fait monstrueusement attendre, bien à l’abri des vuvuzela.
Le duo, composé de
l’actrice Zooey Deschanel pour She, et de M. Ward pour Him, offre son
second album au nom d’une originalité peu foudroyante, VOLUME TWO. Pour la petite histoire, Elle & Lui se sont
rencontrés sous les projecteurs du tournage de The Go-Getter de Martin Hynes, dont M. Ward assurait la mise en
musique. Et ses partitions pour galette gardent irrémédiablement ce caractère
« musique de fond », pouvant apporter à toute scène une ambiance jupe
à plis, chignon et chewing-gum à Malabar, le meilleur pour buller. Voilà
l’imagerie qui saute aux oreilles dès l’écoute de “Thieves”, qui ouvre cette machine à remonter le temps. Aussi, les
emprunts mélodiques à quelques pointures oubliées de la country music des
années glorieuses US nous entraînent définitivement sur cette impression.
Remonter le temps
Batterie ultra-classique et retenue, piano lumineux mais pas
trop emballé, guitare arrangeante…. Le charme de She & Him se concentre
dans les mélodies amenées par la voix de Zooey – qui n’a rien à envier à Sarah
Martin de Belle and Sebastian –, et les chœurs qui la soutiennent dans sa
tâche. Ainsi, tout ce VOLUME TWO
repose sur la chan-sornette, qui murmure à l’oreille des paresseux-ses. Un goût
estival qui risque fort de se faner avec l’automne pour reposer définitivement
sous la neige, quoique “Lingering Still”
rappelle l’ambiance de fin d’année, comme les chants de Noël remâchés de Frank
Sinatra, pour que maman-papa dansent exceptionnellement sous les yeux de leurs
petiots.e.s. Malgré une grâce tout à fait crédible (plus que confirmée avec “Over It Over Again”), il sera dur de se
défendre sur le long terme avec du folk empêtré dans de la pop doucereuse, si
nunuche qu’elle en mènera plus d’un-e à l’indigestion de fraises tagada. Quoiqu’il en soit, on ne
dira pas non à un volume trois, ni à un petit aperçu live, car ces
chansonnettes kitch réservent certainement un joli potentiel sur scène.
