Sepultura à l’Amalgame

Quand l’album ROOTS est sorti en 1996, le groupe a atteint des sommets (plus de 1'200'000 d’albums vendus). Un album magnifique alliant rythmes tribaux et férocité trash metal que l’on reconnaît tous en Sepultura. Les frères Cavalera alors à la tête du combo brésilien étaient portés en héros par tous les fans aux quatre coins de la planète. A la surprise générale quelques mois plus tard, le chanteur/guitariste Max Cavalera quitte le navire en invoquant des conflits d’intérêt.

Un changement de chanteur est toujours une affaire délicate au sein d’un groupe. Et même si le choix de prendre Derrick Green fut plutôt bon, force est de constater que le groupe n’a jamais renouer avec sa gloire passée (les 6-7 albums suivant se vendirent en moyenne à 100'000 exemplaires). En 2006 c’est au tour d’Igor Cavalera de partir et de rejoindre quelques mois plus tard son frère afin de fonder le groupe Cavalera Conspiracy. N’empêche qu’en 2015 on est quand même hyper-content de voir Sepultura à l’Amalgame. Et même si le groupe n’est plus aussi « populaire » que dans les années 90, il reste mythique et incontournable.

Il est environ 21h45 quand le quatuor débarque sur scène. Le guitariste Andreas Kisser n’a pas trop changé. Paulo Jr, avec ses cheveux courts et gris pourrait aisément être agent d’assurance ou banquier. Derrick Green avec sa carrure de catcheur est toujours impressionnant. Quant au p’tit dernier, le batteur Eloy Casagrande, (né en 1991) il est plutôt discret, mais diablement efficace derrière ses fûts.

Pour fêter cette tournée « 30th anniversary tour » Derrick Green a annoncé qu’il jouerait des morceaux de tous les albums. Ce qui est naturellement une bonne nouvelle pour tous les vieux fans qui attendent les hits incontournables des années 80 et 90. Sepultura n’a pas été avare en vieux tubes. "Troops of Doom", "Propanganda", "Inner Self", "Breed Apart", "Cut-Throat", "Territory", "Arise", "Refuse-Resist"… et attendez les rappels ! "Bestial Devastation", "Biotech is Godzilla", "Ratamahatta" et l’incontournable "Roots Bloody Roots" en clotûre. Et on n’oublie pas les reprises "Policia" et "Orgasmatron" qui sont depuis le temps des inéluctables sur la playlist du groupe. Avec tous ces morceaux, vous imaginez l’ambiance. Bon, la moyenne d’âge du public fleuretant la quarantaine, il n’y a pas eu que des pogos tout le long. C’était un public de connaisseurs avec un crétin dans l’assemblée, celui qui a balancé une bière sur Andreas Kisser. (On ne jette pas de la bière !!!). On a aussi eu droit à une petite samba en guise d’intermède, toute légère, toute mignonne, histoire de nous rappeler que le Brésil est avant tout connu pour ce genre de musique.

Une salle quasiment pleine, un concert d’une grande qualité, beaucoup de vieux souvenirs qui reviennent en mémoire (et oui on en a écouté du Sepult’), le gratin métalleux yverdonnois, bref, une soirée excellente qui ne nous rajeunit pas.

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One comment

  1. Putain de bonne chronique. Dommage que je n'ai pas pu les voir. Dès que je sors de taule, je me rattrape!

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