La semaine américaine du Romandie

1-Beach Fossils:

Les Beach Fossils arrivent à Lausanne avec un des meilleurs albums de l'année sous le bras. CLASH THE TRUTH est une bouffée d'air frais et énergique qui vient secouer une scène trop moue et virée au synthé, grâce à ses guitarres incandescentes et psychédéliques. Issu de la nouvelle scène de Brooklyn (Soft Moon, Diiv, Widowspeak) centrée autour du label Captured Tracks, le groupe dirigé par Dustin Payseur reflète dans son dernier travail les origines punk du compositeur, grâce à un tempo plutôt rapide et une attitude rock. Dans leurs concerts, le public ne peut résister les envies de bouger. Le rythme frénétique de Joy Division et les envolées trippées et shoegaze de Ride viennent à l'esprit, à cause d'une légèreté dynamique et élégante dans la musique de Beach Fossils. À écouter des chansons comme "Birthday", "Shallow", "Generational Synthetic" ou "In Vertigo" –cette dernière avec Kazu Makino des Blonde Redhead– on croirait bien être devant une machine à tubes.
Leur concert au Romandie sera l'occasion de découvrir sur scène un groupe exceptionnel de la nouvelle génération de l'avantgarde new yorkaise, très virée du côté de la dream pop, ces temps-ci.

2-The Sea and Cake:

Le groupe de Sam Prekop est un mélange explosif de mélodies douces mais toujours au bord du collapse. Leur musique incorpore un mélange libre et improbable d'influences rock, jazz, kraut et bossa nova, avec parfois des doses d'électronique. Issus de la riche scène indépendante des années '90s à Chicago -ils partagent d'ailleurs le batteur avec les merveilleux Tortoise-, berceau d'une nouvelle culture musicale avec des projets aussi différents que le jazz martien d'Isotope 217 ou le post punk abrasif de Shellac, The Sea and Cake s'est construit une réputation solide avec 9 albums impécables et sofistiqués: leur batteur, John McEntire, est aussi un des ingénieurs du son/ producteurs les plus cotés  de l'indie rock, qui s'amuse au studio d'autant plus avec son propre groupe. Trans Am, Stereolab, Broken Social Scene et Yo La Tengo sont juste quelques noms de son vaste CV.
Ce n'est pas une surprise si The Sea and Cake s'est vite transformé en chéri de la critique. Leur dernier album en date, RUNNER, possède chacun des styles qu'ils ont développés au cours de leur carrière de 20 ans. Depuis les morceaux rock à guitares à la force tendue mais subtile, à ceux qui laissent plus d'espace à l'atmosphère, et ceux encore plus électroniques. Leur dernier passage à Zürich, il y a juste quelques mois, fut un spectacle superbe, intense et émouvant. À ne pas rater sous aucun prétexte au Romandie, donc.

3-Come:

Celle-ci est la grande surprise de cette semaine américaine. Come, groupe de culte s'il y en a, avait fait éclater les frontières entre blues et rock au début des années 90s, en impressionnant depuis les assidus aux circuits underground de l'époque jusqu'à Kurt Cobain. Un succès d'estime pour un projet qui ne reçu jamais son dû à l'époque. Ceci ne l'empêcha pas de tourner: 3 fois en Suisse d'ailleurs, avec des dates inoubliables à la Dolce Vita et à l'Usine PTR. Le groupe a splitté après celui qui pourrait être bien leur meilleur album (l'énorme GENTLY DOWN THE STREAM, publié en 1998 par Matador) et vient de se réformer avec leurs intégrants originaux.
Come déploie une énergie viscérale et tragique, névrosée et nostalgique. Les démons sont exorcisés (brulés) les uns après les autres dans les mélodies sublimes tissées par les guitaristes/ chanteurs Thalia Zedek (Uzi, Dangerous Birds) et Chris Brokaw (Codeine, The New Year). Leur puissance sur scène peut arriver à des niveaux d'un ouragan sonore et furieux qui ravage tout devant lui.

4-The Babies:

Issus d'une nouvelle scène californienne qui cultive un goût certain pour le mélange entre les mélodies entraînantes du surf et les sons sâles et lo fi du rock garage, The Babies possède un style accrocheur et adolescent proche de celui des Vivian Girls (l'autre groupe de la chanteuse), certes, mais aussi des premiers Best Coast et de Wavves. Indie rock for the masses? Qui sait, mais leurs morceaux possèdent cet esprit éveillé et festif qu'on ne voyait plus depuis des légendes tels que Beat Happening ou The Pastels, où la fête avait toujours un peu de poison à l'intérieur du caramel. Un désordre bruyant et métallique est le résultat de leurs chansons explosives et très sales. À découvrir, absolument…

5-Hot Snakes:

Les Hot Snakes viennent d'une tradition punk et rock de longue date, avec un son qui fut développé pendant les années 80s et 90s par des labels tels que Touch and Go et Dischord. Leur son est tendu et coupant comme une lamme de rasoir (ce n'est pas un hasard s'ils comptent avec des membres de Drive Like Jehu et de Rocket from the Crypt, ou encore Delta 72), et évolue entre contention et relâche tout le temps, avec une approche presque mathématique. Avec une attitude féroce héritée du hardcore, la musique de Hot Snakes est pourtant aussi dépurée qu'agressive par moments, avec des références comme The Wipers et Suicide.

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