Saga

Il suffit de dire 1980 pour me donner une sueur froide, et des visions de space-hoppers, des Goonies et du fluo omniprésent. Vous l'aurez bien compris, j'étais légèrement sceptique à l'idée de chroniquer le dernier-né de la dynastie Saga, dont le pédigré de 20 albums s'étend de 1978 à nos jours. Néanmoins, force est d'admettre qu'avec 30 ans de carrière, 8 millions d'albums vendus et des fans acharnés aux quatre coins de la planète, Saga jouit d'une crédibilité qui ferait l'envie de nombreux groupes d'aujourd'hui.

Les choses débutent en somme assez bien avec "Six Feet Under", un titre au synthé omniprésent. Après une entrée en matière franchement peu prometteuse, la chanson démarre en trombe, guitares hurlantes et batterie mitraillante. Dans le même style, avec un synthé et un refrain très accrochants, on citera "Ball And Chain" à la septième plage, ou "Till The Well Runs Dry" en clôture de l'album, avec un synthé carrément hors de contrôle.

Certains titres sont sérieusement raplapla, comme "Another Day Out of Sight", sauvé in extremis par un solo guitare furieux à la fin, ou "One of Those Days", qui coule sans ondulation à la surface. Par contraste, Sadler nous montre ce qu'il a sous le capot dans "Spin It Again", un titre très réussi et passablement lourd, avec des voix distordues et des riffs guitare très 1980. Clin d'œil agréable, des riffs de guitare funk et des violons électriques, Queen-style, font leur apparition dans "Anywhere You Wanna Go".

20/20? Plutôt 10/20…

Un des supposés points forts de 20/20 est le grand retour de Michael Sadler au sein de la formation, après un congé sabbatique en 2009. Personnellement, je trouve sa performance vocale souvent surfaite, vu qu'on peine à le distinguer de la soupe électro-rock du fond et des voix subsidiaires. Lorsqu'on lui laisse l'espace pour s'épanouir, comme dans "Lost For Words" ou encore "Ellery", il est vrai que Sadler est toujours bien en voix, mais ces occasions sont denrée rare dans 20/20.

Le ton de l'album est relativement constant, une sorte de transe psychédélique légèrement lugubre (on y retrouve notamment des influences Pink Floyd). Arrangements très (trop?) complexes de synthé et de guitare se suivent et se ressemblent, et le manque de variation rend 20/20 généralement monotone à l'écoute.

Cela dit, si vous êtes fans de prog-rock, et de Saga en particulier, ne laissez pas mes propos ci-dessus vous influencer, car vous trouverez sûrement votre bonheur avec 20/20. Avis aux autres curieux: passez votre chemin.

 

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