Rock en Seine, dimanche

Le temps était frais mais Rock en Seine ne s'est pas laissé intimidé ! À 16h, seuls les conquérants se sont regroupés vers la grande scène pour apprécier The Computers. L'ambiance était encore moindre au sol. La scène semblait pourtant animer les musiciens. Leur rock à l'ancienne fortement énergique a filé à toute allure. Je me suis extirpé vers la scène de l'industrie où se produisait Wall of Death. Trop vu et entendu, le public était inattentif. Bien sur, comme toujours, il y a toujours une masse excitée collée à la scène qui remue frénétiquement la tête. Je n'ai pas été touchée pour un sous. J'ai donc décidé de tester le massage hawaieen à l'île de la tortue (qui- cela dit en passant- fut un réel moment d'évasion !) Dans la file d'attente l'eau coulait à flot, j'apercevais Mac Miller, qui amorçait gentiment avec un "Yellow Submarine" repris assurément par le public. On peut dire que son hip hop a réussi à réveiller Rock en Seine qui semblait mou du genou. Mac Miller s’est montré proche de son public. Les spectateurs de la scène de la cascade levaient les bras en rythme et répétaient les vocalises comme des gosses.

Eels entre en scène sur la grande, tout vêtus survet' de sports ils ont pris possession des lieux. Les vieux de la vielle ont été d’emblée remontés à bloc, j’ai ressenti cependant comme un arrière goût de dépassé. Grosses guitares et voix nasillardes. Efficace certes, mais c'est la nostalgie qui transportait le public. C'est Skip The Use qui a fini par mettre tout le monde d'accord. De tout le festival je n'ai pas vu autant de personnes agglutinées devant la scène de la cascade. Difficile alors de se faire une place. Mais tant pis, on pouvait entendre et ressentir parfaitement la fougue qui se propageait. Le concert de Skip The Use a été à l'image de leur musique. Excité, énervé, jaillissant et chaleureux.   Dernier concert de la tournée, l’heure était au rock’n’roll. Fringué avec un slim rouge, Mat Bastard sait s’y prendre pour chauffer la baraque. Viens là que je te fais asseoir rock en seine, et je m’amuse à embraquer tout le monde à droite, puis à gauche. La foule est devenue explosive à l’attendu "Ghost". Incroyable pourtant le peu d’entrain devant sur "Give Me Your Life". Mat parle beaucoup, vraiment. Mais on ne lui en a pas trop voulu car il a fait revivre le rock dans son sens le plus ferme. Pour clôturer le tout, ils ont magnifiquement repris "Smells Like Teen Spirit", ah mon dieu, forcément, qui dit Rock en Seine, dit rockeurs à la pelle. Un classique des classiques, reprise plus que correcte, de quoi rassembler des milliers de personnes.

Plus tard, Les Bloody Beetroots ont été fidèles à eux mêmes. Un gros son de marteau qui décrasse les oreilles. Allez prends en toi plein la gueule. Et on en redemande !! L’effet est direct, mais on fini par comprendre de quoi il en retourne. A la grande surprise de tout le monde, Mat Bastard a fait une apparition éclaire le temps d'une chanson. Chose qui n'a pas apporté beaucoup au final mais qui a redonné du punch au concert. J'ai fini par m'ennuyer, ce gros bourrinage a fait plaisir les 4 premières chansons, mais a fini par tous nous anesthésier.

Pendant une grosse plâtrée de tartiflette nécessaire à la survie face à l'humidité, Major Lazer déchaînait son public. Je n'ai pas compris cet entrain, la moitié du concert était basé sur des remixes pourraves qui ne duraient pas plus de 15 secondes. Les morceaux étaient décousus, l'impression d'une mauvaise boite de nuit balnéaire me donnait la nausée. Il parait que Stromae a fait une apparition sur scène lui aussi. Bon…il faut dire que System of a Down nous attiraient. C'était LE concert du festival, très attendu, ils clôtureraient les 3 jours. Du coup, grosse pression. On m'avait dit qu'ils n'étaient pas au niveau de leurs albums sur scène, qu'ils ne jouaient pas ensemble et que Malakian avait même tendance à chanter faux. Et bien croyez moi, on en a pris plein la face, le set était à la hauteur des attentes des fans.  La voix était, contrairement à toute attente, très bien posée et aussi grandiose qu'en album et globalement l'équipe était calée. SOAD nous a vendu du rêve et de la nostalgie : "The Prison Song", "Lonely Day", "Chop Suey", "Lost in Hollywood Cut", "Sugar", "Toxicity"…

Ce n'était pas le tout car il fallait rejoindre la scène Pression Live pour le concert de Tricky. Certes, vu le monde devant SOAD, l'espace était très aéré, de quoi se trouver une petit bout d'herbe pour profiter. Je suis arrivée, une dizaine de personnes dansaient sur scène aux cotés de Tricky qui lui ne remuait pas vraiment. La demi heure que j'ai vu était de qualité. Retenons simplement que Tricky n'a pas servi à grand chose si ce n'est que de brailler trois ou quatre phrases à la volée. Trop défoncé sûrement pour tenir une chanson. Il est allé jusqu'à en couper une au bout de 30 secondes : « Stop stop wrong song » ! Ces musiciens ont été admirables et la chanteuse assurait les trois quarts du set. Finalement, la pluie nous a épargné. Rock en Seine s'est ainsi terminé laissant derrière des milliers de personnes épuisées, émerveillées et déprimées à l'idée de démarrer une nouvelle semaine le lendemain.

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