Printemps francophone

 

Volin – VOLCAN

Label : Antipodes Music / L’autre Distribution

 

Pour le premier album, le leader Vincent Colin a joué la carte de la famille. Inspiré par un père musicien, et avec le grand frère derrière la console, le trio Volin s’inspire de la poésie prog de Radiohead, des textes énigmatiques de Feu! Chatterton, et de la délicatesse de Sigur Ros. Volin semble faire partie de la vague des groupes qui, depuis quelques années, optent pour un retour aux sources, c’est-à-dire aux paroles en français et c’est tout à leur honneur. Néanmoins, les titres semblent parfois un peu redondants, et il manque un petit quelque chose inexplicable pour que les textes soient aussi attirants et intrigants que ceux de Feu! Chatterton ou Radio Elvis. On retient tout de même un gros coup de cœur pour le titre « Volcan » ! Une forte sensualité, sorte de poésie malaisée, une impression de flotter comme aux côtés de Bashung. « Hors de portée » est aussi venu piquer notre curiosité avec un rythme en 5/4 qui nous garde éveillés. L’album termine sur « Mes nuits sonnent faux », une note agréable qui rappelle le côté aérien de Sigur Ros. La douceur et la mélancolie laissent en nous un bon souvenir de l’album.

 

 

 

De Calm – Disparue Juliette

Label : Les Re-créations du Pourquoi / L’autre Distribution

 

 

On reste dans la « pop mélancolique » avec le troisième album du duo toulousain. « Alligator » démarre bien l’album, mais un petit quelque chose cloche, et se confirme dans les prochains titres. La voix manque d’une pointe de charisme, de coffre, et l’articulation semble parfois exagérée, ce qui enlève un peu de fluidité dans les morceaux. Plutôt occupée à écouter les textes, une seconde écoute m’a permis de porter attention à l’instrumentale, plutôt réussie. Une touche de synth-pop qui rappelle parfois le new-wave des années 80 (« La Soirée »), parfois la pop actuelle (« Au bord des falaises »), et quelques interludes électros sympathiques. « L’existence » démarre par un bon arpège de guitare, l’instru est légère et apaisante, mais la voix laisse encore un peu à désirer… Le morceau est néanmoins parmi nos préférés de l’album. « Il fait froid » est aussi vraiment réussi. Un dialogue (très légèrement naïf) sur fond de piano et violons, la délicatesse est envoutante. Après plusieurs écoutes attentives, on arrête notre opinion. Les instrus sont bonnes, les paroles correctes, parfois simplistes et des rimes parfois faciles, mais la voix semble faire défaut… « La bonté est bizarre », faisant référence au Bataclan, aborde d’une manière douce et avec pudeur un sujet difficile. Chanson qui sera perçue différemment bien sûr en fonction de l’histoire de chacun. Il serait peut être intéressant de mettre un peu plus d’énergie dans la voix dans le futur afin de capturer l’attention !

 

 

 

Klo Pelgag  – L’étoile Thoracique

Label : Zomar / Coyote records 2016

La québécoise nous livre ici son deuxième album. Son premier album L’ALCHIMIE DES MONSTRES, vivement salué par la critique et le public, avait permis à l’artiste de faire découvrir son originalité, son grain de folie. On retrouve encore une fois des textes énigmatiques mis en valeur par des arrangements particulièrement travaillés. Allez, on embarque de l’autre côté de l’Atlantique.

L’album démarre avec «  Samedi soir à la violence », qui offre une bonne idée des titres à venir. Un mélange de couplets doux avec un duo voix/piano, et un refrain ou les cuivres et la batterie embarquent dans la danse. Les plaintes se transforment en lamentations tout en restant légères. C’est un beau tour de magie que Klo Pelgag effectue ici : malgré les paroles graves, ses morceaux semblent toujours porteurs d’espoir et d’insouciance, et à aucun moment l’ambiance ne semble pesante. Le premier clip de l’album, « Les ferrofluides-fleurs », se révèle fidèle à l’univers de la chanteuse. Mélange d’images anciennes et récentes, texte intriguant («  Les ferrofluides-fleurs poussent au milieu des champs magnétiques »), costume étonnant pour Klo Pelgag, l’originalité du clip nous fait peut être passer a côté du morceau lui même lors du premier visionnement. Alors on se reprend, et cette fois, on ne regarde pas le clip, pour être sûr de ne pas être déconcentré ! Mon coup de cœur va sans hésitation au titre «  Les instants d’équilibre ». Une intro à instrument énigmatique (peut être un vibraphone ?), un rythme et une mélodie qui capturent notre corps et notre esprit sans nous laisser le choix. Les arrangements sont particulièrement réussis et donnent une profondeur exceptionnelle à l’album. Les paroles apportent de vraies réflexions  («  Je sais que tu as peur de grandir, les vieux savent mieux mentir », « j’ai dessiné une croix, c’est peut être la mienne »). Les suites d’accords sont imprévisibles  (« Au bonheur d’Edelweiss » se termine dans une ambiance de film d’horreur), la voix claire de Klo Pelgag amène la paix tout au long de l’album. Encore une fois sur « Les mains d’Edelweiss », la légèreté des arrangements empêche de tomber dans une ambiance pesante. Les inspirations des textes sont variées (« Au musée Grévin », « J’arrive en retard», « Le sexe des étoiles »), les fleurs restant le fil conducteur. « Insomnie » a particulièrement retenu notre attention avec une intro dans le style d’un rituel amérindien, puis un passage instrumental très électro, et on semble accompagner la chanteuse dans son ascension vers la folie : «  tout me mène à la violence, prenez la lune, mettez la dans ma tête, je veux dormir cette nuit », des chœurs envahissants, un rythme très instable… Le dernier titre, « Apparition de la sainte étoile thoracique », un morceau instrumental de 7 minutes, se termine sur un dialogue entre la chanteuse et une personne âgée, à propos des saisons. Comme un hommage aux anciens.

L’album de Klo Pelgag n’est pas une musique de fond. C’est une musique tellement prenante et bouleversante, que l’on en déconseillerait une écoute trop fréquente !

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