Sur fond sonore de Kaiser Chiefs, Lords of Rock a eu le privilège d'interviewer Placebo, parmi les groupes les plus importants de ces 15 dernières années.

Placebo en interview

Donné pour mort en 2007, le trio Placebo est bien de retour avec son sixième album en 14 ans d’existence. Au programme: des guitares, beaucoup de guitares, et un nouveau batteur. Nous avons eu le privilège d’en parler avec Stefan Olsdal, membre fondateur d’un des groupes les plus importants de la décennie.

 

 

Lords of Rock : débutons cette interview avec votre morceau intitulé “Julien”, tiré de votre dernier album, BATTLE FOR THE SUN…

Stefan Olsdal : (rires) Ah oui, en fait elle est à propos de toi, de ta vie ! C’est l’histoire de ta vie.

 

Plus sérieusement, je n’ai pas réussi à compter : il s’agit sûrement de votre 20ème concert en Suisse depuis le début de votre carrière.

Oui, à peu près. Tu sais, si on ne cesse d’y venir. C’est dans la nature des choses car on tourne beaucoup. Si l’on veut jouer à un endroit, on y va ou on y revient, c’est assez simple. La première fois que nous sommes venus en Suisse, c’était pour faire l’ouverture de David Bowie à Zürich en… (il réfléchit) 1996.

 

On m’a dit que l’on avait de la peine à donner une nationalité à Placebo. Beaucoup de médias se trompent encore, après 15 ans d’existence du groupe (ndlr : Stefan est suédois d’origine, a connu Brian Molko à Luxembourg et ont fondé Placebo à Londres).

Oui, malheureusement, certains journalistes viennent encore faire un interview en ignorant tout de notre groupe. Mais ne le prend pas personnellement, c’est une chose qui se sent que tu nous connais (il sourit). Quand on demande de prévenir les journalistes sur nos origines et notre histoire, ce n’est pas de l’arrogance, c’est plutôt pour les aider. On doit les prévenir que nous ne sommes pas idiots non plus… C’est juste une perte de temps et très frustrant pour nous quand on se retrouve face à des situations difficiles.

 

« La plus grande partie de notre vie avec Placebo est derrière nous »

 

On vous savait fâchés avec les médias, spécialement Brian Molko… Après votre carrière et avec une grande renommée, vous pourriez stopper tout engagement personnel, à l’instar de Prince par exemple…

Bien sûr, cela nous est arrivé de se fâcher avec eux. C’est toujours difficile de parler de soi, de sa vie à une personne qui n’a parfois aucune idée sur notre existence et ne connaît que notre nom. Une sensation étrange… Malgré tout, nous avons de l’ambition. Nous comprenons que les médias puissent nous aider en parlant de Placebo et de nous donner une certaine impulsion. La plupart des groupes se prêtent aux interviews, il y a un besoin d’être entendus et d’être aimés. Nous tapons du poing sur la table avec notre musique et, bien sûr, nous espérons de bons retours de la part des critiques. Faire des interviews, c’est aussi notre job. Votre job, c’est de poser des questions, nous d’y répondre… C’est la façon dont marche l’industrie de la musique.

 

 

Vous aviez déclaré en 2007 : « notre meilleur album est encore à venir. Quand nous l’aurons fait, il sera temps d’arrêter Placebo ».

Oui, c’est vrai, je l’avais dit.. (Il réfléchit) « It’s a million dollar question », tu sais. C’est toujours une grande question de savoir combien de temps va durer un groupe, combien d’albums il va réaliser, combien de concerts il fera. Est-ce qu’on sera plus fort, plus mauvais. Nous faisons tout pour que notre groupe tienne et qu’il soit solide, ainsi pour que nos albums soient meilleurs. Nous avons eu de mauvais moments mais on a tout fait pour ne pas se quitter. Mais maintenant, pour être honnête, je peux te dire que la plus grande partie de notre vie avec Placebo est derrière nous…

 

Cela dit, avec BATTLE FOR THE SUN, on revoit un Placebo en forme, avec un nouveau batteur aussi.

Oui, il s’appelle Steve Forrest, il a 22 ans et est donc bien plus jeune que Brian et moi. Il nous apporte beaucoup. C’est un batteur avec un style différent de celui de Steve Hewitt à l’époque. En tant que personne, il est très enthousiaste et amène une grande positivité. Cela se sent je pense lors de nos derniers concerts. Nous sommes devenus plus forts. Concernant notre dernier album, il a été produit différemment. Tout le monde dit qu’il est plus rock. Mais c’est quoi être rock ? Nous avons toujours eu tous nos instruments dans chaque album, il n’y a rien de nouveau. Par contre, la production s’est plus portée cette fois-ci sur les guitares. On voulait faire un album à guitares, il en était temps. Les instruments ont été aussi autrement utilisés : un piano plutôt qu’un synthétiseur, des cordes plutôt que des boucles électroniques.

 

« On voulait faire un album à guitares, il en était temps »

 

Votre deuxième morceau s’intitule “Hashtray Heart”, comme le nom originel de Placebo… Un simple clin d’œil ?

Oui, c’est exact, on s’appelait comme cela à l’époque. Mais il n’y a aucun rapport avec ce nom de groupe. En fait, c’est le premier morceau sur lequel je n’ai pas travaillé avec Brian. Il écrivait ce morceau avec un autre songwritter et pensait que cela ne serait jamais utilisé pour un album de Placebo. Il l’a donc intitulé comme cela, sans vraiment y penser. Il n’y a pas de référence à notre passé. Par ailleurs. C’est un bon morceau pop je trouve.

 

Hotel Persona, votre projet personnel, a dû être une grande bouffé d’oxygène pour vous durant les moments difficiles que Placebo traversait…

C’était une chose complètement différente et qui fut très satisfaisante à faire. Tu sais, Placebo, « it is what it is ». Pas vraiment de possibilité de faire un autre style de musique. Il y avait des choses que je ne creusais pas trop avec le groupe, comme ce côté électro. Nous restons très orientés rock. Avec Hotel Persona, je peux donc le faire, ce qui est forcément un bonne chose pour moi et pour Placebo. Au lieu d’aller à la plage avec mes amis pendant les vacances , je travaille donc sur ce projet (rires). Je suis en train d’enregistrer le deuxième album, c’est passionnant. J’espère que je pourrais tout de même voir un peu de soleil après cette tournée…

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