Impossible de ne pas évoquer le passé du musicien qui s’est tout d’abord fait connaitre comme guitariste au sein de la formation Oberkampf au début des années 80. En 1985 le groupe parisien se sépare pour revenir 15 ans plus tard. Pat Kebra n’y voit pas le sens et refuse de revenir participer à cette mascarade. Il est un fervent défenseur de l’auto-production, ce qui ne correspond pas au nouveau projet d’Oberkampf. Il fonde un autre groupe (Futurs Ex), mais là encore, le groupe s’épuise et se sépare. Pat Kebra décide finalement de tenter l’aventure en solo et c’est avec plaisir que nous le retrouvons aujourd’hui plus en forme que jamais avec son premier album LE CŒUR SUR LA MAIN.
Avant même d’écouter l’album, la première chose qui frappe lorsque l’on a le disque « sur la main » est l’illustration familière de la pochette. Le dessin de cette femme portant un cœur humain, les traits si particuliers… mais c’est bien-sûr ! Thierry Guitard ! Les lecteurs de Rock n’Folk comprendront.
Passons à l’essentiel et à ce qui t’intéresse, toi lecteur de webzine, qui semble intrigué par ce disque de punk et décortiquons ces quelques morceaux. Pat Kebra pose tout de suite le ton de l’album avec "Mon Cœur a Dit". Un riff très heavy qui revient régulièrement, une ambiance sombre à souhait pour ce titre qui lance l’album sur de bonnes bases. "Que Reste-t-il" démarre de manière beaucoup plus légère, la voix de Pat Kebra sonne vraiment punk quand il fait ses montées lyrics. Plus long, plus complexe, moins accessible, "Genocide" est un titre encore une fois sombre qui mérite une écoute attentive, principalement au niveau des paroles. "Héros" et "Face à Face", deux titres qui prennent de l’ampleur au moment des refrains, deux morceaux efficaces, taillés pour la scène.
On arrive ensuite à un des meilleurs passages de cet opus, "Perpétuellement Décalé", un titre qui résume bien la vie de Pat Kebra. Le morceau est un plus léger que la moyenne du disque, un titre un peu barré, sans doute comme le personnage. Une belle histoire d’amour champêtre grâce à la pluie avec "Muchias Gracias". On avait "L’Orage" de Georges Brassens, Kebra a une version propre à lui de l’amour par temps de pluie.
En fin d’album, quelques titres ressortent du lot comme "Une Autre Vie" ou "Un Monde de Fou" qui clôt le disque sur une touche groovy-punk. Si l’ambiance générale de LE CŒUR SUR LA MAIN est relativement sombre, on trouve néanmoins quelques passages plus guillerets qui aèrent l’album. Soyons tout de même objectif, c’est un disque de punk qui s’adresse à un public de connaisseur. On souhaiterait pourtant entendre plus souvent des musiques vraiment rebelles et alternatives comme celle-ci. Pas de triche avec Kebra, l’authenticité et les tripes de l’auteur sont collées à l’intérieur du disque. Avis aux amateurs.
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