Other Lives

Et ça c’est le moins que l’on puisse dire, car TAMER ANIMALS est un vrai album de folk indé, reprenant tous les ingrédients qui ont fait le succès du genre. Mélangeant sonorités organiques, un esprit aériens et quelques ingrédients plus « mainstream », ce disque ouvre une brèche par laquelle il est possible à tout un chacun de s’y engouffrer. Et pour y parvenir il suffit simplement de laisser travailler son imagination et se laisser aller son subconscient à d’hypnotiques rêveries.  Si on aborde TAMER ANIMALS de cette manière, il ne faudra pas bien longtemps avant que l’alchimie fonctionne. A peine le premier titre entamé que l’imaginaire nous rattrape déjà. Les plages se succèdent et les images ne cessent de surgir de notre esprit pour nous propulser directement vers des paysages qu’un Sergio Leone n’aurait pas renié : plaines arides et poussiéreuse ; plateaux érodés parsemés de broussailles ; un relief aclinal dominé énergiquement par quelques rochers isolés. Des paysage idylliques tant de fois mises en image par le réalisateur italien. TAMER ANIMALS est construit comme une vraie BO de western, sans jamais tomber dans les clichés, ni sombrer dans la facilité. L’ambiance installée à juste mesure par les sonorités et les voix aériennes permet de nous accrocher à ce que l’on connait ; et de morceaux en morceaux, les références et les associations auxquelles on est ramené permettent de donner encore plus de cohérences à ce disque. On aura alors tous loisirs d’y voir du Mercury Rev dès l’ouverture de l’album avec "Dark Horses", de se souvenir du "Strange News From Another Star" de The Halifax Pier sur le splendide "Dust Bowl III". On applaudira l’intro de "Weather" qui rappelle celle de "Falling Down a Mountain" de Tindersticks et on acclamera "Heading East" et sa composition à la Sigur Ròs. Si autours de ces jouissives analogies on y ajoute des titres comme "Tamer Animals", "For 12", "Old Statues", "As I Lay My Head Down" ou "Desert", il n’est dès lors plus possible de passer à côté de ce disque.  

 

 

Un opus que Jesse Tabish et ses compères auront mis 14 mois à peaufiner dans leur studio de Stillwater en Oklahoma. Un enregistrement qui leur aura permis de soigner chaque son, chaque note pour au final arriver à matérialiser l’atmosphère et l’ambiance qu’ils souhaitaient nous faire partager. Et si le groupe n’a pas drastiquement modifié sa musique, l’évolution qu’ils ont su lui donner aura permis d’ajouter de la saveur et de la substance à leur folk pour faire de TAMER ANIMALS un album marquant qui devrait sans aucun doute les réconcilier avec tous ceux qui ne les avaient pas pris au sérieux jusque là.

 

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    Lendemain de réveillon. Gueule de bois. Cerveau dans les limbes. Langue en papier de verre. Plus de goût à rien et 400 bornes à me taper. Arras/Nancy au volant de ma Clio. Ma main se dirige vers le lecteur cd, y glisse Other Lives.
    Montée d’adrénaline. Les étoiles brillent. La route s’estompe et apparaît le royaume de la mélancolie et des grands espaces. Violons, violoncelles et cordes m’entrainent loin du bitume. Si loin…
    Le Cd en boucle. Fini la fatigue. Besoin d’avancer. De voir plus loin. Halo de grâce. majesté harmonique. Un autre voyage.
    Arrivée. Ma fille dort sur la banquette arrière. Sur mon épaule elle s’abandonne. Cheveux qui chatouillent. Odeur sucrée. Pulsations du cœur.
    C’est décidé. J’achète deux places pour le concert à la Laiterie de Strasbourg le 24 mars. Je veux revivre. Sentir le sang couler dans les veines. Partager en live.
    J’espère, mon pt’it amour, que tu t‘assoupiras sur mon épaule.

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