Nox Orae 2018

Situé dans le cadre idyllique du jardin Roussy à la Tour-de-Peilz, au bord du Léman, le festival Nox Orae fête cette année sa neuvième édition sans miser sur des têtes d’affiche. À différence des dernières éditions où des artistes comme Brian Jonestown Massacre et The Jesus and Mary Chain avaient rempli l’enceinte et permis la continuité financière de cet évènement, la version 2018 mise sur la découverte (et sur la fidélité de son public).

Les deux soirs proposent pourtant des artistes de renommée internationale, mais plus de niche. Les américains The Wooden Shjips sont des figures phare de la scène psyché actuelle, tandis que les allemands de Faust sont parmi les groupes les plus importants du kraut rock des années 70, avec des morceaux répétitifs et expérimentaux. Ariel Pink a su conquérir une audience hype depuis ses débuts il y a 20 ans avec sa pop cool et sophistiquée, alors que Fat White Family s’est fait un nom grâce à son rock garage et ses performances live insolentes et déchaînées.

C’est là où le festival cherche à définir son identité, dans ces micro-scènes qui fonctionnent comme de petits univers indépendants, sans devoir devenir tributaire des grandes valeurs sûres. De plus grandes manifestations comme Montreux ou le Paléo remplissent déjà ce rôle. La Nox Orae se situe plutôt au carrefour des tendances actuelles dans le rock au sens élargi, où plusieurs milieux et styles coexistent, pour proposer une programmation attractive et différente.

Le modèle du festival est à l’opposé de celui des grandes structures, dont la sécurité, en particulier à Montreux, devient oppressante. La Nox fonctionne à une échelle humaine (1200 places) avec un esprit plus proche de Kilbi, dont il s’inspire, où le plus important est de profiter des concerts dans les meilleures conditions possibles. Le jardin Roussy, avec ses arbres et sa vue sur le lac et les montagnes, offre déjà une location magnifique.

Cette nouvelle édition compte avec un artiste de plus par soirée, soit 5 groupes au lieu de 4 comme précédemment. Parmi les noms à découvrir cette année, Flammkuch, projet solo du veveysan Mathieu Franklin (guitariste de Zahnfleisch), offre une électro très fraîche jouée avec des machines analogiques et numériques (sans ordinateur). Les suisses allemands de Klaus Johann Grobe se situent, quant à eux, dans un rock planant pas très loin de celui de Tame Impala.

Les brésiliens de Bike sont plutôt du côté du rock psyché, tandis que les irlandais de Fountain DC se rapprochent plus du post-punk sauvage de The Fall. Finalement, Yossi Fine & Ben Aylon se situent dans la mouvance du blues du désert avec des inspiration touareg (où l’on retrouve Tinariwen) et les japonais de Qujaku oscillent entre la transe et le bruitisme, non sans rappeler les litanies lancinantes de The Swans.

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