Parmi tous ceux passés entre les filets de la hype, on retiendra sans doute Love Inks. Auteur d'un single ravageur, les Texans ont pourtant fait tout juste avec "Blackeye". Deux ou trois couplets, un refrain minimaliste et une ligne de basse à vous faire péter la cougourde. Le tout en moins de deux minutes. Pas de quoi rameuter les sbires de P4k, trop occuper à lécher les bottes des surestimés Cults. Il n'empêche, les époux Sherry LeBlanc (voix) et Kevin Dehan (bass), le guitariste Adam Linnell poursuivent leur bonhomme de chemin. Il y a tout juste un mois, sortait en catimini E.S.P. Album auto-financé, auto-produit et enregistré par leurs bons soins sur bande magnétique. Joli exploit à l'heure du tout numérique.
Si jusque-là, l'idée était bonne. L'inspiration leur a peut-être manqué au moment de l'écriture. Puisque les bonnes intentions traduites par "Blakeye" s'essoufflent rapidement sur la distance. En grand fan de The XX, le trio en vient rapidement à singer l'original. Mais avec un certain brio, il faut l'avouer. Mais, E.S.P n'évite pas les pièges où ses prédécesseurs se sont joyeusement vautrés. Bah oui, ça traîne un peu la patte en forçant à tout prix son minimalisme et les titres brillent souvent par leur format bancal.
Alors, si l'ensemble révèle rien de transcendant, reste quelques bonnes surprises à l'arrivée. Le single "Blackeye", à garder pour ses compils de plage, mais aussi "Leather Glove" où Sherry LeBlanc se prend pour Hope Sandoval et insuffle un peu de mélancolie au morceau, ainsi que "In My Dreams", balade synthétique et dépouillée. Un peu cynique aussi. En moins d'une demi-heure, Love Inks offre de belles promesses. Et la certitude d'un vrai potentiel, bien mal utilisé pour le coup.