LiA

Un début presque a cappella pour mettre en valeur des paroles poignantes : « Je viens de mon enfance sur un sentier perdu ». Les mots sont finement choisis et habilement liés ensemble. L’instrumental tire vers le jazz, la voix éraillée donne de la profondeur, on reçoit une belle claque dès le premier morceau. Démarrage plus rythmé avec "Asphalte", un riff bien agité, une voix sortie tout droit des abysses pour des paroles violentes. Le mélange est parfait. Sur "Les Ombres", LiA nous dévoile sa vision du monde. Il semble regarder la société d’un œil extérieur, supérieur. Cet album nous offre une perspective que l’on n’avait même pas soupçonnée. Alors oui, parfois, les mots dégagent des ondes négatives : «  J’aimerais moi aussi me noyer dans la vie ». Mais après tout, la vie n’est pas rose, elle est plutôt couleur asphalte à vrai dire. Le rock est définitivement installé sur "Les Vieux". D’ailleurs le morceau est paradoxal : de douces paroles et idées sur fond de riffs bien secoués. Décidément, LiA aime surprendre, faire les choses à l’envers. C’est tout à son honneur, et totalement réussi. Encore un paradoxe avec "Lâche moi" qui démarre avec de beaux accords de guitare, de la douceur pour que la rudesse des propos glisse plus facilement. C’est un LiA révolté qui déclare « Sache qu’ici c’est de pire en pire on aspire à la guerre. » Chaque morceau est une nouvelle remise en question, la voix éraillée nous pousse à réfléchir. Une intro groovy pour "Second Rôle", un morceau qui parle de sentiments, oui, mais d’une manière originale. On est loin des contes de fées, et plus proche de la réalité, de la complexité humaine.  « Une histoire d’amour ça peut être beau, la notre est passionnante n’ayant jamais commencé ».  Qui n’a jamais vécu cette scène ? Une fois de plus, les paroles font mouche.

 

 

Chaque titre est une histoire à lui seul, les associations de mots sont subtiles et raffinées, cela faisait longtemps qu’un album n’avait pas allié paroles intelligentes et instrumental recherché. « Je veux bien vivre même si on ne m'a pas laissé le choix », «  on ne parle pas la même langue, le monde et moi ». On a envie de tout écrire pour s’en rappeler, d’y revenir et y repenser. Cet album pousse à la réflexion personnelle. On termine avec une magnifique berceuse : "T’as raison",  « La Terre a juste besoin de caresses ». Rien à ajouter à ces sages paroles. Un album qui redonne de l’espoir au milieu de tous ces groupes francophones qui refusent de chanter en français… Voilà la preuve que de belles choses sont encore possibles.

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