Toute personne qui s’est intéressée un jour aux Thugs arrivera au même constat : comment se fait-il que ce groupe ne soit pas plus (re)connu ? Un son unique, une patte artistique indéniable et reconnaissable entre mille, une attitude sincère et authentique, une humilité rare et une générosité incroyable, une énergie et une intensité hors-norme

Les Thugs

DOCUMENTAIRE Toute
personne qui s’est intéressée un jour aux Thugs arrivera au même constat :
comment se fait-il que ce groupe ne soit pas plus (re)connu ? Un son
unique, une patte artistique indéniable et reconnaissable entre mille, une
attitude sincère et authentique, une humilité rare et une générosité
incroyable, une énergie et une intensité hors-norme : Les Thugs méritaient
mieux, mais avaient la modestie de ne rien demander. « Come on people », documentaire co-réalisé
par Julien Bossé, Jean-François Maître et Thomas Rabillon, 2010, 79’


Je pense que
la première fois que j’ai entendu parler des Thugs, cela devait être lors de la
tournée « Nineteen something » qui s’était arrêtée un jeudi soir de
décembre 1997 à Fri-Son. Trop jeune et trop immature dans mes goûts musicaux de
l’époque, je n’y étais pas, mais l’article du journal était élogieux et il m’a
semblé manquer quelque chose sans savoir exactement quoi. Je m’intéresse enfin
au groupe alors qu’il a déjà splitté. Il m’est encore difficile de « classer »
les Thugs. Faut-il les considérer comme le pendant européen de Fugazi ?
Avec louche de Hüsker Dü pour leur mur du son ? Et saupoudrée d’une
cuillère de Buzzcocks pour leur côté punk-pop ? Impossible d’être plus
précis, Les Thugs sont uniques et indescriptibles. Il faut les vivre et par
conséquent, je regrettais amèrement de ne pas être allé les voir. 

Une fois
n’est pas coutume, le destin m’offre une chance inespérée de me rattraper vu
qu’à l’été 2008, le groupe se reforme pour quelques dates. Il s’agissait
initialement pour eux de jouer aux 20 ans de Sub Pop, le légendaire label indie
US (Nirvana, Mudhoney, L7, Soundgarden, etc.), qui a également sorti plusieurs
disques des Français. Quitte à se reformer, le groupe décide de se donner une
dernière fois au public français.

Cette fois,
je suis déterminé à ne pas les manquer et je m’engouffre dans le train pour
Lyon. J’ai des frissons lorsque les chants indiens mêlés aux cris des luttes
ouvrières annonçant le début du concert, raisonnent dans un Grrrnd Zero rempli.
Le concert est incroyable, à la hauteur de ce que j’avais espéré. Une intensité
folle, une classe incroyable, une générosité sans faille. Le groupe joue ce que
j’ai envie d’entendre et, en fait, ce que je vis… tout simplement. Ils sont tellement
rares les concerts où je ressors en ayant l’impression d’avoir
« vécu » quelque chose, d’avoir « participé » de par ma
simple présence. Les Thugs, plus qu’un groupe, sont un univers.

Ils sont trop bien pour être célèbres

Le
documentaire, qui à défaut d’avoir été commercialisé, est aujourd’hui
disponible sur internet, retrace la genèse de cette reformation et nous permet
de rentrer dans cet univers qui n’a rien de secret. On assiste aux premières
répètes de la reformation avec les quatre d’Angers qui construisent la setlist
de la tournée. On les (re)trouve humbles, modestes, drôles, mais aussi critiques
lorsqu’il s’agit de l’être. Les Thugs, c’est le rock comme il devrait toujours
l’être, la perfection autant humaine que musicale. Durant une heure trente, on
partage donc les quelques mois qui ont entouré cet événement.

Destiné aux
fans, le documentaire manque parfois de contextualisation, mais j’arriverai à
faire sans. J’apprécie les images des concerts de reformation. Je tremble
encore du début de “As Happy As”. J’ai envie de pogoter sur Dirty White Race, de
pleurer sur “I love You So”. Le documentaire sort en outre de l’oubli
quelques archives des années antérieures, avec des concerts incroyablement
sauvages, mais également des tournées aux states. Ce documentaire reflète les
Thugs au point d’être à l’image du groupe, soit un tout intense et
cohérent.  

Finalement,
alors que Les Thugs sont un des groupes les plus talentueux et les plus
intenses que la terre n’ait jamais porté, l’énigme de leur relatif succès et de
leur non reconnaissance du grand public est résolue par un des associés de Sub
Pop : « Ils sont trop bien pour
être célèbres
 ».

Pour accéder
au documentaire :cliquez ici

Pour accéder
à un clip inédit de Gus Van Sant :cliquez ici

Pour voir de magnifiques photos du concert de Lyon: cliquez ici

About Author

Check Also

Judas Priest – Invicible Shield

Il y a tout juste un mois, sortait le 19ème album de Judas Priest. À …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *