Leonti

L’album démarre sur une petite douceur harmonieuse : "Solid". Mais rapidement, "Pheromones" nous amène vers le côté psyché du groupe, avec  une lenteur pesante et sensuelle qui nous ferait penser à Massive Attack. Les nombreux effets utilisés tirent le morceau même à la limite de l’expérimental. Virage radical avec "This old melancholy" qui dépose sa touche de légèreté et de naïveté. Les riffs sont tout de même un peu limités et répétitifs, heureusement que la deuxième partie du morceau nous réveille avec un arpège expérimental intéressant, totalement en contradiction avec l’harmonie de "Solid". Le contraste est surprenant et agréable ! On continue dans l’expérimental-psyché  avec "Snowmobile". Une ambiance aérienne s’impose, il semble que la voix  de la chanteuse est faite pour ce style ! Les trompettes viennent apporter leur touche de surprise, on ne se lasse décidément pas. Le groupe réussit à créer des ambiances différentes tout en restant dans sa propre personnalité. Nous avons là un groupe schizophrène…

C’est encore une bonne surprise avec "In the eye of the nightmare", puisque la chanteuse ne chante pas vraiment, mais prend la voix appropriée et mystérieuse  pour conter une légende urbaine. La basse est cette fois ci réellement présente et le groupe abuse parfaitement des effets électroniques pour rendre le tout intrigant. "City Wheel" dégage quant à lui plus de sauvage, et de violence sombre. Le morceau tire vers le garage avec ses riffs saturés, mais le synthé n’oublie pas d’apporter une légère touche psyché. Le contraste des riffs saturés avec  la voix claire de la chanteuse Nadia est très réussi. Tout au long des morceaux, les instruments et la voix se dirigent par moments vers des univers différents mais le groupe rend tout cela cohérent. L’écoute de l’album ne demande aucun effort comme ce pourrait l’être pour certains albums trop expérimentaux. Enfin "Pink Maria", dont l’album tire son nom. On se demande pourquoi, car ce n’est pas vraiment le meilleur morceau. Moins original que les autres, "Pink Maria" rentre dans le moule des titres passe-partout sans vraiment de grain de folie. Heureusement "Everything You Do" rattrape cette petite déception avec une touche pop énergisante. Nadia presque a capella apporte de la sensualité au milieu de l’univers électro.

Encore une pointe de folie expérimentale avec "Get a feeling", et ses trompettes joyeuses. Le court morceau n’est pas exceptionnel mais dégage de la joie de vivre, et c’est agréable! Mais cette joie est de courte durée puisque "Fiddlesticks" et son synthé mystérieux psychédélique nous tire dans le fond d’une ruelle sombre. On se prendrait presque à surveiller nos arrières… C’est parfaitement réussi et le titre arrive à envahir le lieu où l’on est. "Its Alright" est plutôt banal, avec des effets électros un peu surdosés. On prend un peu de recul et l’on se rend alors compte que l’album est une nuit. Des rêves représentés par des morceaux expérimentaux plutôt joyeux, des passages cauchemardesques sur fond des "In the eye of the nightmare" et "Fiddlesticks", morceau d’ailleurs durant lequel Nadia déclare « I don’t want to wake up »… La nuit est agitée, peut-être même le côté expérimental est accentué par quelques substances. En tout cas, il est temps de se réveiller avec  "I wake up". Ce dernier morceau est le plus intrigant, démarrant avec belle voix et une touche électro. La batterie rentre ensuite en scène, et le final est ce qu’il doit être, parfait. Les trompettes rythment le morceau d’une manière sensuelle, pour un réveil tourmenté.

Si Leonti n’est pas la découverte de l’année, le groupe réussit néanmoins à mélanger psyché et expérimental d’une manière intéressante et intrigante !

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