La Suisse recèle d’artistes de haut vol. Kassette en fait partie, c’est peu dire. Suivie depuis quelques années par un public attentif, la jeune artiste fribourgeoise ne laisse pas de marbre avec un deuxième album brut, fort, sans concession. Le live n’est non plus pas son point faible: on se souvient de sa prestation le mois dernier au RKC de Vevey, dans le cadre de la soirée Depeche Mode, où, ouvrant les feux, elle avait laissé sur le cul le public en 10 minutes top chrono, donnant une leçon à ses collègues masculins. A suivre, et sans plus tarder.
Tout le monde se souvient de Skirt, le girlsband rock n’roll de Bulle qui a eu son petit instant de gloire il y a une dizaine d’années. Et oui, 10 ans déjà. De cette aventure, on garde Laure Betris, alias Kassette qui revient avec un deuxième album assez réussi. Son premier opus, CHAMBRE 4 avait déjà retenu l’attention d’un public aguerri et les médias s’étaient plutôt enthousiasmés pour ce premier essai. On retrouve Sacha Ruffieux (ou Sacha Love comme vous préférez) aux commandes et derrière quelques instruments.
Pour la composition de NEIGHBORHOOD, Laure et Sacha ont vécu quelques mois à Berlin. Ha Berlin ! Ville verte, ville d’immigration, ville artistique, ville culturelle, ville historique, ville aux multiples facettes et ville qui inspira bons nombres d’artistes. Durant ces longs mois, l’inspiration vient et repart. Pas facile de s’adapter à cette grisaille hivernale et à ce froid venu du nord. Heureusement Kassette ne lâche pas sa guitare, écoute et réécoute ses classiques et au final trouve une direction artistique pour NEIGHBORHOOD.
Une partie des morceaux est d’ailleurs enregistré dans la capitale allemande, à l’arrache, dans l’appartement. Pour le reste, le studio de la Fonderie à Fribourg, l’antre de Sacha, fera l’affaire.
La référence à PJ Harvey semble presque trop évidente
L’univers de la jeune chanteuse est très agréable. Douceur, compositions aériennes, mélancolie, ambiances feutrées, tous les ingrédients pour se sentir à l’aise en compagnie de Kassette. Une voix douce, mais assurée lui permet de retenir toute l’attention du public lors des prestations scéniques.
Sur cet opus Kassette alterne astucieusement ces moments de plénitude, très légers, avec d’autres passages plus rock, plus carrés. La référence à PJ Harvey semble presque trop évidente, mais il ne faut pas se gêner de le signaler, car quand on est comparé à une grande artiste comme la chanteuse britannique, c’est toujours encourageant.
En début d’album on retrouve “Annie”, premier single. Un petit côté soul s’en dégage, quelques sonorités intéressantes, une guitare répétitive pour avoir au final un titre très réussi. “Don’t Move” est aussi efficace grâce à une voix mélodieuse et un bon groove. On regrette d’ailleurs qu’il n’y ait pas plus de morceaux de cette trempe. Pour mettre un peu la patate, il y a aussi quelques titres, plus rock, plus sales, plus rocailleux. “At Last” est dans cette lignée, on imagine d’ailleurs très bien Alison Mosshart chanter ce morceau avec les Dead Weather. “Losing Faith” peut aussi entrer dans cette catégorie.
Jusqu’au bout du disque il y a de bonnes surprises. Dans les derniers morceaux, “Home” et “When I Fall” nous prouvent encore que les choses ne sont pas faites à moitié.
On ne peut que vous recommander cet album qui espérons-le, aura un succès plus que national. Le samedi 3 avril la chanteuse sera en concert au Fri-Son de Fribourg.
Myspace de Kassette