Kaltehand & Natasha Waters

C’est en tout cas avec une introduction lumineuse (« X ») que le groupe nous prend par la main tout en délicatesse. Véritable scintillement sonore relevé de xylophone, l’electro/Trip-hop de Kaltehand/NW nous emporte alors tout droit dans un espace majestueux mâtiné d’une aube rayonnante. Il est clair d’entrée de jeu que cet album porte bien son nom. « Heatwave Zoo » qui s’enchaîne, se veut quant à lui un titre plus joueur : tout en conservant l’atmosphère lumineuse du début, un violon pincé corde à corde sur un léger beat sert de tremplin à la voix suave de la chanteuse qui est d’une grande sensualité.

Alors qu’on s’attendrait à une suite monolithique du même acabit, le groupe nous surprend avec brio car il faut le savoir, et c’est le cas de Kaltehand/NW, à trop regarder le soleil droit dans les yeux on se brûle la rétine. C’est en ce sens que le combo explore une autre facette de la lumière, plus paradoxale et antinomique, qui est celle de son côté obscur. Sur les deux titres qui suivront, « Appolo » et « Swedenborg* on capte en effet cette fois-ci une forme de nostalgie poignante et presque pleine de regrets que véhicule la voix de la chanteuse au milieu d’un univers solaire et interstellaire supporté par les compositions.

C’est ainsi que le duo va se promener sur tous les titres qui suivent en jouant de ce contraste clair/obscur avec une facilité étonnante et des arrangements sonores qui n’ont rien à envier à un Massive Attack qui rappelons-le, constitue une des influences majeures du groupe. C’est un véritable voyage dans le cosmos que va nous offrir le duo en jouant sur la multiplicité des sons offerts à nous en nappes hypnotiques. L’escapade est hallucinante et de toute beauté. On passe véritablement par toutes sortes d’univers tant industriels, qu’organiques ou cosmiques. Parfois amoureuse, parfois triste ou inversement enjouée, la chanteuse nous emporte avec elle sans compromis.

A souligner les deux chef d’œuvres de l’album que sont « On Ecstasy » et « Mountain You » qui sont d’une rare intensité. Tous deux très longs mais jamais ennuyeux, ce sont incontestablement les deux titres les plus travaillés de l’album avec chacun une guitare acérée qui apporte un supplément d’âme gigantesque au patchwork électro du duo. Poignant comme jamais, ces deux titres montrent que le groupe, qui est déjà à un niveau de sophistication très élevée, en a encore beaucoup sous le coude.

Au final donc, un excellent album du genre qui marque la bonne évolution du groupe poursuivant sur sa très bonne lancée. Gageons que pour son troisième opus le duo saint-gallois qui ne recourt pas ici cependant au maximum de ses possibilités, va vraiment réalisé une très grande performance. En attendant n’hésitez pas à vous précipiter sur cet opus qui ne décevra pas les fans de la première heure ni ceux qui découvrent en plein vol ce combo brillant.

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