Rencontre estivale avec la sympathique Evelinn Trouble, adorable artiste qui n'a pas toujours sa langue dans sa poche. Accompagnée sur scène des Trepassers, cette suisse-allemande de tout juste 20 ans pourrait bien faire un joli bout de chemin. Elle en a le talent.

Evelinn Trouble en interview

Rencontre estivale avec la sympathique Evelinn Trouble, adorable artiste qui n’a pas toujours sa langue dans sa poche. Accompagnée sur scène des Trepassers, cette suisse-allemande de tout juste 20 ans pourrait bien faire un joli bout de chemin. Elle en a le talent.

 

 

 

 

Déjà présente à Nyon la veille de son concert à Paléo, nous avons donc profité pour faire plus ample connaissance avec cette ancienne choriste de Sophie Hunger. Son premier album, ARBITRARY ACT l’avait révélé à un public averti. Entourée désormais d’un groupe sur scène, elle possède maintenant tous les atouts pour se faire un nom. D’autant plus qu’elle a cette personnalité qui marque. Dans un français presque parfait, elle n’hésite pas à écorcher dans une sincérité toute désinvolte.

 

Lords of Rock: ce passage à Paléo engendre-t-il une certaine pression ?

Evelinn Trouble: (Elle réfléchit) Hum, non. Je suis un peu nerveuse ces derniers temps parce qu’on est actuellement en studio avec le groupe afin d’y jouer des nouveaux morceaux. Mais ce qu’on va jouer sur scène, ce sont encore des vieilles chansons. Donc nous n’avons pas vraiment eu le temps de le répéter. Mais jouer dans un festival ne me fait pas peur.

 

A propos de ton nouvel album, on peut lire sur ton Myspace : « Neues Album : langsam langsam ». Sera-t-il bientôt là ?

Non, pas vraiment bientôt. Langsam (rires). Il va sortir l’an prochain, quelque chose comme ça, je ne sais pas encore.

 

Si tu pouvais changer quelque chose dans ton début de carrière, le ferais-tu ?

C’est intéressant que tu parles de « carrière » déjà, car pour moi c’est seulement ce que je fais. Non, tout est bien. (Elle réfléchit). Je me traîne un peu trop, je suis paresseuse.

 

Comment s’est passée la création de ce projet musical ?

Mon album a été fait en tant que travail de maturité au gymnase. Mais depuis que j’ai terminé les cours, je n’ai rien fait pendant beaucoup de temps, je suis vraiment très paresseuse. J’ai pris aussi du temps à chercher tous les musiciens pour m’entourer sur scène. Ce n’est qu’en décembre 2008 que j’ai enfin trouvé tout le monde (ndlr: The Trepassers). Maintenant, on peut vraiment y aller, je suis prête (rires). 

 

Si ton album devait être une forme ou une couleur, quelle serait-elle ?

Très sombre. Dans un bleu très sombre. Et il pue (rires).

 

Ton nom aussi intrigue. Tu aimes bien jouer là-dessus, c’est assez amusant…

Amusant, mouais (rires)…Trouble, oui. On ne doit pas trop se prendre au sérieux. Surtout quand on est suisse.

 

Dans un autre registre, as-tu déjà été déçue d’une artiste que vous adoriez ?

Oui bien sûr ! J’étais par exemple fan des Red Hot Chili Peppers. Mais après CALIFORNICATION, BY THE WAY, c’est devenu très moyen… C’est presque comme une loi physique: après un certain temps, un groupe se répète, ne fait plus rien de nouveau. Il n’y plus de prise de risque. D’un autre côté je n’ai jamais été déçue de Björk par exemple. C’est seulement que sa musique ne m’intéresse plus parce que j’ai connu d’autres choses.

 

 

“J’espère que mon nouvel album se rapprochera de la direction qu’a prise TV On The Radio”

 

 

Et maintenant, quels sont tes groupes fétiches justement ?

En ce moment Frank Zappa, Pink Floyd, encore une fois. C’est une phase qui me revient. Aussi TV On The Radio, je suis absolument fan de ce groupe. J’espère que mon nouvel album se rapprochera de leur direction. On va faire quelque chose de plus risqué.

 

Est-ce plus facile d’écrire et de composer maintenant que tu t’attaques au deuxième album ?

Non, c’est la même chose. Exactement identique. Sinon, je ne vais pas utiliser le Midi Drum cette fois-ci (rires).

 

 

 

A ce propos, comment procèdes-tu lorsque tu écris ?

Parfois, cela se fait rapidement, en un coup. Et puis ça peut traîner ensuite un bon moment dans la tête. Le nouvel album aura un morceau que j’ai écrit quand j’étais encore à l’école, il y a cinq ans. La mélodie est encore là, présente dans ma tête. Je me suis dit « ok maintenant tu le termines ». Et voilà (rires).

 

Quel est le morceau que tu détestes le plus ?

Chez moi ? Ah, chez un artiste ! Bien trop ! Toutes les chansons du monde ? (Elle soupire et fait une grimace) Ahh. Ecoute DRS3 ou NRJ, tu en trouveras plein (rires).

 

 

“Les Welches sont mieux”

 


Tu es une artiste jeune. Est-ce que des artistes suisses t’ont pris sous leurs ailes, t’ont donné des conseils ? Te sens-tu dans une certaine famille ?

D’avoir été proche de Sophie Hunger, c’était super cool. Elle ne m’a pas vraiment donné de conseil, mais elle m’a pris avec danss tournée. On est allé à Bruxelles, à Prague. Comme elle fait partie de Two Gentlemen (label lausannois), elle m’a aussi permis de signer chez eux et de travailler avec eux. Mais je n’ai pas besoin de conseils…

 

En Suisse romande, on t’appelle d’ailleurs souvent « la petite sœur de Sophie Hunger »…

Ah oui ? On n’est pas sœurs… Je ne sais pas si ça m’aide, mais tant que ce n’est pas pris négativement, ça va. En même temps, on a eu un chemin bien différent.

 

Tout se passe bien pour toi en Suisse romande. Est pareil chez toi, en Suisse allemande ?

(Rires) Plus ou moins. Je ne sais pas. Je n’ai plus rejoué à Zürich depuis longtemps car je n’aime pas m’y produire. Le public fume, boit beaucoup, parle, n’est pas intéressé. Même si un grand groupe y joue, ils sont là (imite une personne hautaine). Surtout si c’est gratuit. J’ai remarqué que c’est une grande par rapport à ici. Les Welches sont mieux (rires). Mais je ne dirai pas que j’ai plus de succès ici. Difficile à dire.

 

Lors d’une interview avec Ghinzu ici à Paléo, ils nous avaient expliqué que leur récent concert à l’Abart de Zürich était de la folie, alors qu’ils savaient que c’était très très dur de faire danser les Suisses-allemands…

Oui c’est vrai. Je n’aime pas jouer en Suisse allemande. Un nouveau club m’a encore demandé récemment de venir jouer mais j’ai refusé. J’en ai marre. Les mecs ne sont pas habitués à écouter un artiste, c’est quelque chose de bizarre pour eux. On pourrait écrire un livre là-dessus (rires). Après, je ne connais pas toutes les autres grandes villes…

 

Pour terminer, as-tu déjà traversé la frontière pour jouer en Allemagne ?

Non. Ah oui en fait, j’étais à Berlin pour y faire trois dates toute seule. (Elle réfléchit). C’était bien.

 

Et peut-être que ton premier album y sortira aussi par après, à l’instar de Sophie Hunger…

Non pas forcément. Je pense que la stratégie sera d’essayer de le faire lors de la sortie du deuxième album. Tu sais c’est comme à la guerre : ce sont des territoires à conquérir, l’un après l’autre. Mais maintenant, je m’en fous (rires).

 

“Comme à la guerre”

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