Il est un fait certain : Josh Ottum prend son temps ! Ce que l’on peut noter, c’est que le garçon n’est pas pressé de produire des albums ; Après un premier album en 2006 et un EP (2006-2007), il a mis trois ans à accoucher de celui-là. Accoucher est bien le mot qui vient à l’esprit tant cela peut se révéler laborieux à l’écoute ! J’ai cru m’évanouir sur les quatre premiers morceaux, comme anesthésiée. L’auteur-compositeur ne produit aucun son artificiel, tout est fait "comme à la maison"… C’est plaisant, rien à redire sur cela, mais justement, c’est plaisant. Rien à déclarer, rien à rajouter.
C’est justement ce contraste qui est saisissant. On sent les influences (Neil Young sur "Green In The Sun" ; Brian Wilson en version très light, Ben Folds pour la touche piano-rock), le perfectionnisme, le travail acharné, l’intelligence des textes, mais on ne ressent (presque) rien. On s’attend à quelque chose dès l’entame des chansons, mais rien en vient, rien n’arrive, aucune émotion. Et la musique, c’est un ressenti, même infime, non ?
Hormis les aériens et intéressants "Green In The Sun" et "Doesn’t Mean Nothing" (très années 80 pour le premier), rien d’original. Enfin plutôt si, c’est original, mais sans relief et c’est bien dommage. Alors, quoi dire sur l’instrumental "Secret Age", d’un ennui mortel ou de "Fool In The Night" où rien ne jaillit de cette assemblage. L’ensemble de l’album est donc un projet personnel porté par un Ottum qui y croit mais peine pour nous entraîner dans son monde.