Idem

Idem, c’est un peu tout à la fois… Les définir, c’est un peu rassembler tous les mouvements musicaux (hip hop, électro, dub, post rock, goth, indus, etc.) en un seul groupe. Cela pourrait être une usine à gaz, ou, au pire, un amalgame complétement inaudible… Seulement, les petits nantais sont bons… et ont du talent pour l’assemblage des sonorités hétéroclites, des couleurs et des émotions. En effet, ma première pensée a été "quelle sensation !". Rien de comparable à d’autres groupes. La plupart du temps, on aime, on n’aime pas, cela ressemble à, mais pas trop, plutôt à, mais quand même, non… Là, à l’écoute, aucun effet de déjà-entendu, mais des impressions. C’est doux, violent (parfois comme pour "Market return"), angoissant (The Gipsy Trail), pleins de couleurs (Locked In Syndrom) mais toujours particulièrement travaillé.

Les beats sont expérimentaux, intelligents, angoissants, oppressants et urbains. On peut se sentir un peu agressé par cette atmosphère lourde et ce chant comme démantibulé, mais les tonalités sont mélodieuses, contrastant avec le dub, l’électro, le hip hip et le rock.  Comment ne pas y voir l’influence de Massive Attack !

Autre chose à mentionner, la voix ! C’est un peu comme un délicieux cauchemar, à la fois mélodique, hurlant, calme, hargneux et dérangé (dérangeant ?). Ecouter Idem, c’est comme une fête foraine avec son grand huit, son train fantôme et sa barbapapa. On en sort la tête à l’envers avec un exquis sentiment de bonheur mêlé à un plaisir coupable. D’ailleurs, dès le premier morceau, tout est expliqué ; "Privilege Class" sonne comme une introduction à leur monde avec à la fois le voyage intergalactique (planant, donc) et l’apocalypse.

 

 

En fermant les yeux, GOOD SIDE OF THE RAIN pourrait vous mener à débuter un travail d’introspection. Le son est froid et distant. "Work In Progress" est étonnamment parfait (avec l’appui de Ben Sharpa, rageur) ! Un son un peu geek, brut, avec ce petit côté Rage Against The Machine mêlé à du trip-hop.  Probablement, un titre qui devrait faire tilt à vos petites oreilles… En tous les cas, cela a charmé mon cerveau malgré le fait que je ne suis absolument pas coutumière de ces styles de musique. Je passe sur "Market Return" et "Wings Of Joy" qui sont, à mon humble avis, moins intéressants que le reste de la production, mais, toujours, avec ce côté magnétique de la voix féminine du groupe (heu, oui, une fille et trois garçons, tel est la composition d’Idem). "Torture’s Real" vous plonge dans l’obscurité et l’angoisse avec des sonorités plus légères et une basse plus présente que dans les autres morceaux.

Idem est donc un groupe étrange, un brin visionnaire, avec ce petit plus qui, acoustiquement, est assez imaginatif et envoûtant. Ils sont assez inventifs sur scène (You Tube regorge de leurs prestations dans les Balkans). Pour un 7ème album, ils ont largement dépassé l’âge de raison. Je les aime bien, ces nantais !

 

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