Hushpuppies

SILENCE IS GOLDEN ! Les Hushpuppies nous ont laissé le temps de réfléchir au titre de leur second album qui, après une aussi longue absence, commençait à sonner comme un éloge funèbre. Le changement de bassiste à la fin de la dernière tournée et la mort du label Diamondtraxx n’ont fait qu’accentuer les inquiétudes. Puis la diffusion de "Low Compromise Democracy" sur internet est venue briser ce silence de plomb, annonçant la sortie du troisième opus et les nouvelles aspirations musicales du groupe. Orphelin de label jusqu’alors, les Hush reviennent de loin ! Ils n’ont pu forger leur évolution que sur toutes les scènes de France qui ont bien voulu les accueillir. Après avoir crié haut et fort leurs influences garage, ils affichent ici un éclectisme qu’on ne leur connaissait pas et brisent leur propres clichés en s’inspirant des 80’s.

THE BIPOLAR DRIFT (référence aux travaux de Lawrence Lawford sur la dualité de l’homme et des questions existentielle qui en découlent) est, je lâche le mot, l’album de la maturité. Bénéficiant d’un temps précieux, le quintette s’est réellement remis en question. Jetant des maquettes, en enregistrant beaucoup d’autres, transformant un refrain en couplet et inversement… Libre comme l’air, c’est le résultat de cette nouvelle approche.

 

 

Sans faire de grand écart aussi ambitieux que celui de la gymnaste de la pochette, THE BIPOLAR DRIFTse distingue de ses prédécesseurs par des influences krautrock (courant apparu en Allemagne à la fin des 60’s) et new wave pour aboutir à une troisième galette plus sombre, plus dur, moins pop et peut-être moins accessible. A la première écoute, on est tenté de lâcher l’affaire, remisant le groupe au statut de gloire indie du passé. Il faudra y revenir une deuxième fois avant d’apprécier enfin (la longue intro d’"Open Season" est à vous ronger les nerfs !).

Loin du rock impulsif des débuts, les Hush excellent aujourd’hui dans les ballades rêveuses comme "Rodeo" ou l’excellent "Every Night I Fight Some Giant" avec ses harmonies gracieuses et son chant en apesanteur. Avec "Dog Day" et "Okinawa Living Wage", les perpignanais prouvent qu’ils restent une usine à tubes quand ils défoncent tout à coup de refrains saillants. Les musiciens tissent un pont entre deux époques musicales a priori opposées mais qu’ils parviennent à réunir au sein d’un disque qui puise sa forme d’une dualité assumée.

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