Le Londonien Eugene McGuinness a dernièrement épaulé Miles Kanes, notamment sur sa récente tournée. Il sort son troisième album (j’exclus l’EP paru sous le nom d’Eugene & The Lizards), THE INVITATION TO THE VOYAGE. Quand j’ai reçu cet album, j’avais déjà eu le concert de louanges de certains de mes potes (et visiblement la presse française spécialiste ou non adore aussi). Tous étaient unanimes : "c’est un génie, ce type !", "Tu vas adorer !", "Prête pour le futur de la brit music ?". A la première écoute, j’ai pensé qu’il y avait une erreur sur la marchandise ! On me prédisait monts et merveilles. Pour les monts, j’ai eu ma dose (cela envoie pas mal quand même) ; Pour les merveilles, je vais encore attendre un moment !
C’est truffé de synthés, de trompettes, violons, xylophones, de basses et j’en passe… Les influences multiples, passant des B-52’s aux Kinks, avec un brin de Madness, etc., pourraient faire penser à un album mature et au-dessus de la moyenne. Cet amalgame aurait dû faire mouche si, à la moitié de l’album, cela avait été plus qu’un condensé pour, manifestement, attirer une (trop) large audience. Le son est rétro, un brin Rockabilly avec des beat très Liverpuldien (pourtant ville pourvoyeuse de jeunes talents brillants : The Coral, Bill Ryder-Jones, Miles Kanes, Rialto Burns, etc.).
Malgré le discret hommage à Madness et à The Specials sur "Japanese Cars", on ne peut que penser à un certain sens du pastiche (volontaire ?). Nonobstant, personnellement, j’aime bien l’ironie et le côté kitsch de "Shotgun". Attention, je ne dénigre pas la composition de McGuinness et, je pense même qu’il pourra produire mieux dans le futur, mais honnêtement, j’ai eu l’impression d’être bloquée sur une radio spécialisée dans la musique de masse. Signé chez Domino Records (amen), comme The Last Shadow Puppets, j’en viens à quémander un nouvel album à Kane et Turner qui revisitent, vraiment, les courants musicaux anglais avec talent.