On dit souvent que le deuxième album est un passage délicat pour tous les artistes. Honnêtement, on imagine mal les Zoufris se prendre longuement la tête sur ces questions d’ordre artistico-financières. On voit plutôt les deux Vincent écrivant des chansons au fil des rencontres, sur la route, entre deux verres, entre deux continents et en l’occurrence au Mexique comme pour ce deuxième opus. Attention, ne croyez pas que les gars font tout à l’arrache, lorsqu’on écoute les morceaux on sent que derrière il y a du lourd niveau percus, cuivres, cordes, arrangements et production. Tout est impeccable, très bien réalisé afin que l’auditeur s’évade aux quatre coins du globe avec le groupe. Et les compositions variées, les textes engagés, parfois lubriques, souvent plein d’humour sont bien la preuve que les Zoufris Maracas soignent leurs chansons pour notre plus grand plaisir. C’était déjà le cas sur le premier album PRISON DOREE et pour CHIENNE DE VIE, on a l’impression que le groupe a pris encore un plus grand angle pour photographier ces instants de vie et s’inspirer de multiples cultures musicales.
Du reggae de "Nanotechnologie" (avec le chant de Winston Mc Anuff s’il vous plait) ou alors le jazz manouche de "Je ne veux de l’amour", ou les nombreuses ambiances mariachis (bravo les cuivres au passage) ou des Caraïbes, les Zoufris s’éclatent d’un titre à l’autre et proposent véritablement une musique universelle et joyeuse. Malgré des paroles engagées qui dénoncent notre société de consommation et d’hyper-connectivité (Nanotechnologie, Les Ecrans, L’Argent), on reste dans quelque chose de gai.
Si notre coup de cœur de PRISON DOREE était Je ne veux pas travailler, cette fois ce serait "Et si Demain". Un titre qui donne envie de tout lâcher et de partir vivre l’aventure, la vraie. C’est ça qu’est chouette, car hormis une bonne dose de déconne, les gars nous titillent sur notre condition et nous remettent souvent en question. Il y aurait tant à dire sur chacun de ses 15 titres qui sont si différents, mais qui s’accordent à merveille. Déjà 15 titres sur un disque, c’est beaucoup, merci les gars. Et au passage, on salue Georges Brassens qui nous lit surement et qui a dû prendre beaucoup de plaisir à écouter "Didier".
Bon, en gros, si on résume la situation. On serait tenté de vous dire de vous procurer cet album car il en vaut vraiment la peine. Après, on ne force personne, vous êtes grands, surement vaccinés et si vous êtes en train de lire cet article c’est que vous avez sans doute de bons goûts. Encore que… cela ne nous regarde pas. Et dans le doute, allez voir un de leur concert, ils sont en tournée dans toute la France.