Si une grande partie de la presse musicale s’autorise des comparaisons idiotes avec Noir Désir, nous ne suivrons pas le même chemin. Ok étiquette rock français, Ok Bordeaux, et pis quoi ? Ces comparaisons n’apportent pas grand-chose et pour qui s’intéresse un minimum au rock français, il n’y a pas de quoi en faire des tonnes et tout ramener à "Noir Dez". Les discographies n’ont pas grand-chose en commun et pour le coup, Thomas Boulard est en solo. Fin de la parenthèse.
Thomas Boulard alias Thomas B pour l’occasion revient avec SHOOT, un premier effort en solo lui permettant de sortir du carcan « rock français » pur et dur. Bon, soyons clairs, Luke n’a jamais fait du rock qui tabasse, avec des grosses guitares et des solos à la Kirk Hammett. Il y a toujours eu un petit côté pop et léger plutôt agréable. Thomas B continue donc dans cette lignée pop, tout en surfant sur d’autres courants plus électro, latin ou même s’inspirant du slam. Au niveau des textes, le chanteur s’engage, dénonce un mal-être sociétal et prouve une fois de plus la qualité de sa plume.
La qualité des textes ne fait pas tout dans une chanson. Thomas Boulard a par le passé démontré ses qualités de mélodiste et de compositeur, il arrive encore et toujours nous toucher avec quelques accords, mais de manière générale on reste un peu sur notre faim. On sent que l’artiste se fait plaisir, expérimente des trucs, mais au final ce n’est pas l’album que l’on écoutera en boucle. Il y a par contre certains titres qu’on écoutera encore longtemps. On pense notamment au magnifique "Quitter la Ville" avec des paroles assez rapides lors des couplets. Ce morceau est bien écrit, la guitare nous berce et nous guide, la voix de Thomas est remarquable, pleine de subtilité. Superbe.
D’autres titres méritent une écoute attentive et sont plutôt accrocheurs. "Tout se Mélange", "Comme on Respire", "On Ferme", "La Fuite", "Candide" ou encore "Infidèle". Tous ces morceaux font que SHOOT est un album tout à fait honorable, on passe un bon moment avec Thomas B, mais il ne figurera probablement pas dans nos coups de cœur 2014. On est certes sévère, mais quand on a vibré sur les albums de Luke comme LA TETE EN ARRIERE (2004) ou LES ENFANTS DE SATURNE (2007), on devient exigent. Très exigent.