Monday , 11 November 2024
Alors que sort le nouvel album de The National, HIGH VIOLET, petit retour en arrière sur notre première rencontre avec le groupe. C'était en 2008, dans les coulisses du Montreux Jazz

The National

FLASHBACK Alors que sort le nouvel album de The National, HIGH VIOLET, petit retour en arrière sur notre première rencontre avec le groupe. C’était en 2008, dans les coulisses du Montreux Jazz Festival. Le groupe se produisait en première partie d’Interpol, au Miles Davis Hall. L’occasion de parler de leur ville d’adoption, New York, mais aussi de l’album qu’ils défendaient à l’époque, BOXER, et aussi de politique. Un grand moment pour le webzine Lords of Rock.

 

” Frimer un peu sur scène ” 

Lords Of Rock : Lu sur votre biographie officielle : «ce que fait chaque membre du groupe n’est pas si important, mais c’est ce qu’ils font ensemble qui l’est incroyablement plus». Peut-on en savoir davantage?
Matt Berninger: Nous n’avons pas de leader. Tout le monde peut avoir le contrôle. Nous sommes tous les conducteurs de notre bus en somme. Je pense qu’on est un bien meilleur groupe en fonctionnant comme cela, plutôt que d’être rigide. Bon parfois j’aime bien frimer un peu sur scène, mais ce n’est pas souvent (rire)! On a tous des origines, des idées différentes. Quand on est ensemble, tout part dans n’importe quelle direction. Tu peux entendre toutes ces idées dans nos morceaux…
Bryce Dessner: On n’est pas dans cette idée du showman. On ne fait pas de solo juste pour faire le show. Ce n’est pas du tout l’idée. Chez The National, on donne tout pour le morceau, point barre.

Parlez-nous de votre ville d’accueil, New York.
Matt Berninger: Tu peux y rencontrer tellement de monde, des gens importants, des groupes connus ou pas du tout. Il y a des peintres, des cinéastes, mais ce n’est pas vraiment une scène en tant que telle. Beaucoup de gens ont des opinions et une grande influence. Tout est si créatif, rien n’est spécifique: c’est pour cela que nous sommes très heureux d’y habiter. Rien n’est similaire, mais on peut y créer un esprit commun. Il n’y a pas de limite dans la musique là-bas.

Parce que vous avez migré de Cincinnati…
Matt Berninger: Nous n’étions pas un vrai groupe à l’époque. Et pour différentes raisons, que ça soit le travail, une carrière, les études, nous avons tous fini à New York. C’est en sorte cinq après que nous avons créé The National. La ville de New York fait partie de nos disques, tu peux le voir spécialement dans les paroles, toutes ces choses romantiques. C’est une sorte d’obsession pour cette ville, son sang coule dans nos albums. Tu vois des tas de choses, c’est motivant d’y vivre.
Bryce Dessner: On a des amis qui font de la musique classique ou africaine par exemple. Tout est possible, il suffit d’être suffisamment ouvert d’esprit. Il n’y a pas de comparaison avec le reste du monde, à New York c’est un festival géant tous les jours (rire) ! Tu y retrouves le meilleur public. On y fait toujours deux-trois dates dans nos tournées sur des scènes différentes. Concernant notre groupe, je pense qu’on n’appartient à aucune catégorie.

Justement, que dites-vous quand on vous pose l’étiquette folk-rock?
Matt Berninger: Comme je l’ai dit, on a quantité d’influences et d’idées dans notre musique. Cela dit, on n’a jamais été offensé par n’importe quelle description de notre groupe.
Bryce Dessner: Peut-être que cette étiquette réfère à notre songwriting. Je pense voir pourquoi on nous met dans cette catégorie. Cependant, ce qu’il faut ressortir, ce sont les chansons, seulement les chansons.

The National et la politique : vous faites quelques actions actuellement…
Matt Berninger: On n’a jamais essayé d’éviter le problème. Mais nos albums ne traitent pas directement de cela. Dans Boxer, il y a seulement deux titres qui sont interprétés comme tels.
Bryce Dessner: On n’est pas vraiment engagés, je trouve. Mais on est vraiment une période très bizarre, très étrange. La réputation américaine en prend un sacré coup. Tu dois t’engager, il n’y a plus d’autre choix.
Matt Berninger: Mais on ne veut pas que le groupe devienne une plateforme pour cela, on essaye de l’éviter en tout cas. Mais on est des grands supporters d’Obama. Et on respecte tous ces groupes qui font des tas de choses dans le domaine, comme U2 ou Radiohead, ils ont de l’influence sur les jeunes gens. C’est une bonne chose à faire.
Bryce Dessner: En somme on fait les deux…
Matt Berninger: Oui, c’est vrai qu’on utilise parfois notre musique pour tenter de faire avancer les choses.
Bryce Dessner: Et plus de gens nous écoute maintenant (rire) !
Matt Berninger: Cela dit on n’est pas du tout en rupture dans notre pays, tout le monde pense la même chose.
Bryce Dessner: Bruce Springsteen avait soutenu Kerry. Bon, ça n’a pas marché, il a perdu… On aide surtout pour récolter de l’argent pour la campagne.

Vous déclariez en 2007 que BOXER, votre nouvel album, était nettement meilleur que son prédécesseur, ALLIGATOR. Vous restez dans cette optique pour la suite?
Matt Berninger: Oui, c’est notre meilleur album, ceci pour toutes sortes de raisons. On sent qu’on est allé au bout des choses, c’était vraiment quelque chose de spécial. C’est un état d’esprit. Non pas que les morceaux étaient meilleurs, mais il y avait une confiance incroyable au sein de notre groupe durant la conception de BOXER. Le disque en a profité. On était tous très heureux, c’était parfait. Pour la suite, on n’a pas envie de refaire la même chose, on va trouver des choses nouvelles, mais, à vrai dire, on n’a pas encore tellement d’idées…

Pour finir, quelle serait la meilleur façon d’écouter votre musique ?
Matt Berninger: De la manière dont nous le faisons, c’est-à-dire au casque. Il n’y a pas besoin d’une atmosphère de fête. C’est plutôt quelque chose que tu écoutes en solitaire. Nos chansons sont intimes et quand on les joue sur scène, c’est une sensation étrange. Je pense qu’on le fait aussi bien qu’en studio, on expérimente, on essaye de trouver des nouvelles idées. Ça fait quinze mois que l’on tourne, il y en a eu des idées (rire)…

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