Friday , 13 December 2024

Real Estate en interview

 

Issu d’une scène surf pop US très fournie, la bande menée par le chanteur Martin Courtney a depuis signé sur l’honorable label Domino. Une belle promotion pour une formation, dont le premier disque se distinguait justement par un aspect "fait maison". Il n’empêche, le son rétro, les réverb psychés et les longues plages instrumentales subsistent, tout justes rehaussées par quelques chants rêveurs. La tache de naissance de Real Estate est intacte.

Coup de fil à Martin Courtney, figure tutélaire du groupe et grand bavard, à quelques jours de son décollage pour l’Europe, à l'occasion de la seconde tournée de Real Estate sur le Vieux Continent.

 

Lords Of Rock: Salut, comment ça va ?

Martin Courtney: Je vais très bien, mais je suis en train de passer commande pour mon dîner, il faut que tu me laisses une seconde.

Que fais-tu à New York ?

Ma journée vient de commencer. On est attendu avec le groupe, cet après-midi, pour jouer à la radio. Donc, pour l’instant, je patiente avant que l’on vienne me chercher.

Tu vis toujours au New Jersey ?

Non, j’ai déménagé à Brooklyn, le mois dernier. C’est tout récent. En fait, Jackson Pollis, notre batteur, ainsi que notre pianiste, Jonah Mauer, ont grandi ici. Et puis les autres membres du groupe se sont aussi installés en ville.

Ce déménagement, c’est pour gagner en inspiration ?

En fait, c’est plutôt une manière de se faciliter la vie. Ici, tout est plus proche et c’est aussi plus sympa, car tous mes amis vivent ici.

 

 

Comment a débuté l’histoire de Real Estate ?

Alex (Bleeker, le bassiste), Matt (Mondanile, le guitariste et chanteur à l’occasion) et moi avons grandi dans la même ville du New Jersey. On se connaît donc depuis longtemps. La musique, c’est venu tout naturellement. Même si on a fait notre scolarité dans des collèges éloignés, on a fini par se retrouver par la suite, vers 2008.

D’où vient le nom du groupe ?

On le doit un peu au hasard, parce que ça sonnait bien aussi. Je crois que le choix était purement esthétique, il fallait que les termes n’inspirent rien et ne signifient rien. Mais, il a a aussi un lien avec mon parcours professionnel. Après ma sortie du collège, je cherchais du travail et mon premier emploi a été chez mes parents, qui travaillaient justement dans l’immobilier. Alors lorsque l’on s’est mis à réfléchir à un éventuel nom, le batteur n’a pas hésité à le souffler. Alors on s’est dit pourquoi pas ?

Comment se déroule la promo de votre nouvel album ?

Cela nous occupe énormément ces derniers temps. On se produit sur différentes radios, il y a aussi beaucoup d’interviews. Et, notre tournée européenne est pour bientôt.

Tu ne te lasses pas des interviews ?

Absolument pas, c’est très flatteur que les gens et les médias s’intéressent à nous, veuillent nous rencontrer ou nous parler. Mon boulot, c’est de jouer et de composer des morceaux, mais j’ai envie que le public puisse les entendre. Les interviews c’est donc très important.

 

 

 

 

Il y a deux ans, Real Estate s’est déjà produit en Europe. Il t’en reste souvenirs ?

On y a vraiment passé de super moments et on s’est vraiment éclaté. Personnellement, j’ai hâte d’y revenir. De pouvoir voyager et de visiter des endroits incroyables avec tes amis, c’est vraiment enrichissant. Malheureusement, nous passons rarement plus d’une nuit ou juste quelques heures dans un endroit, cela ne nous permet pas de visiter une ville. Mais, lors de notre tournée, on a passé quatre ou cinq jours à Lisbonne, c’était génial. Mais, cela reste rare. En fait, on est aussi passé en Suisse, lorsqu’on s’est produit à Berne. Traverser les alpes, c’était incroyable.

Votre premier album a été très bien reçu par la critique et le public, comment avez-vous géré cette subite notoriété ?

C’est très excitant. On a auto-produit notre premier disque et c’était déjà chanceux de pouvoir le sortir. Nous n’avons jamais pensé que quiconque l’écoute. Alors quand les choses se sont un peu emballées, cela nous semblait irréel, bien que l’on a tous rêvé d’appartenir un jour à un groupe et de partir en tournée. C’est un rêve qui s’est réalisé.

A quoi peuvent s’attendre vos fans en écoutant votre nouveau disque ?

Excepté le fait qu’il a été enregistré en studio, nous n’avons pas souhaité changer quoi que soit. Il n’y a aucune volonté de surprendre à tout prix. On a juste voulu être plus professionnel, mais rien que cela peut en surprendre certains. Dans l’ensemble, les chansons sont d’un genre plutôt similaire, le son aussi. La seule différence notable est que l’album sonne beaucoup mieux, mais pas pour autant policé. Il était important que le résultat soit chaud et rétro, comme s’il avait été enregistré il y a vingt ou trente ans. C’est pas pour autant lo-fi, mais c’est sûrement pas hi-fi.

 

 

 

 

Des groupes en particulier vous ont influencés ?

Pour la batterie, il fallait absolument que cela résonne comme Fleetwood Mac, parce qu’ils ont un son hallucinant, quelque chose de très sec. Nous nous sommes inspiré du groupe Television pour les guitares. Il nous semblait important que cela sonne comme eux, peut-être juste un peu moins lourd. En fait, on rêve un peu d’être ce groupe. Il y a aussi du Pink Floyd sur ce disque. Ce n’est pas forcément une inspiration, mais au niveau de la production, cela nous a aidé d'écouter leurs albums. Des formations plus récentes, comme The Feelies nous ont également marqué…

Et, d'autres groupes du New Jersey, comme Yo La Tengo…

Tout à fait, d’ailleurs je suis un grand fan. Je les ai vu au moins six ou sept fois en concert, mais je ne les ai jamais rencontrés. En réalité, il est très difficile de citer et de se rappeler quelles chansons ou quels groupes t’ont influencé, surtout durant les périodes où tu composes.

Entre toutes ces belles références, as-tu malgré tout quelques plaisirs coupables, que ce soit un groupe ou une chanson ?

C’est une question difficile… En fait, Fleetwood Mac nous a énormément influencé, mais ils sont très mal considérés par de nombreuses personnes. D’ailleurs, le bassiste Alex a complètement croché sur ce groupe, il y a quelques années, et certains de ses amis l’ont pris pour un fou.

Pour ma part, je citerai Elliott Smith, qui a beaucoup inspiré mon songwriting. Il m’a pourtant fallu du temps pour l’admettre, parce que j’en avais un peu honte, car sa musique est très émotionnelle et pas la plus cool au monde.

 

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