Connu hélas du plus grand nombre comme un toxicomane notoire ou comme le mec qui a filé de la drogue à la sublime Kate Moss (oh my god !), Peter Doherty était en effet de passage lundi 30 janvier dernier au bout de la rade, pour prouver une fois encore, comme si c’était nécessaire, que derrière la bête savamment modelée par les tabloïdes british se cache un homme, mais aussi un artiste de tout premier ordre. Dans un Victoria Hall rutilant et devant un parterre de jeunes bobos endimanchés il est venu égrainer quelques uns de ses plus grands succès, seul avec sa guitare et l’aide sporadique de jolies danseuses et d’une bouteille de rhum.
Après une dernière blague vaseuse de Polar (meilleur chanteur qu’humoriste…), l’enfant terrible du rock, au diapason dans son splendide pull en cashmere rose lance le bal par quelques nouveautés qu’il est paraît-il en train d’enregistrer. Quelques titres de GRACE / WASTELAND plus loin, le dandy maudit renoue avec ses vieux démons ou amours, puisque peu à peu le concert et l’ambiance glissent vers des sonorités plus Libertines et vers des titres qui, même en solo, restent d’une efficacité époustouflante.
Les premiers rangs se lèvent enfin, les balcons tapent des mains et l’ex-acolyte de Barat se laisse aller à quelques sympathiques échanges avec quelques pisseuses amoureuses. On revisite dans la foulée le meilleur des Babyshambles, Pete joue un peu au football et après à peine une petite heure de concert ce dernier s’éclipse déjà. Un rappel triomphal lui permettra tout de même de venir nous glisser un dernier "Fuck Forever" avant que le rideau ne tombe définitivement sur une prestation et un artiste magnifiques. Une heure de classe et de poésie à l’état pur et un Doherty qui, s’il ne courra pas l’Escalade cette année semble se porter pas trop mal… Pourvu que ça dure, le rock « made in Albion » a besoin de lui.