Les efforts pour accueillir les nombreux festivaliers sont à souligner. Des tonnes de paille et de copaux recouvrent les terrains boueux et ravagés par les bottes du public. Avec le soleil en guest-star, ce jeudi débute de la meilleure des façons. Mama Rosin accompagné pour l’occase d’Hipbone Slim s’éclate sur les rythmes endiablés de la musique cajun et du blues-rock. Le groupe genevois qui parcourt généralement les petites scènes en Suisse commence à avoir beaucoup de succès à l’étranger, notamment en Angleterre. Font plaisir, ces p’tits gars !
Jean-Louis Aubert, premier concert de la Grande Scène, assure un spectacle de qualité. De nombreux morceaux sonnent familiers, on est bien avec Jean-Louis. C’est toujours la même rengaine, on souhaiterait le voir avec Bertignac pour un come-back de Téléphone… Enfin bon, le concert se termine sur quelques tubes de Téléphone et tout le monde est content.
Anna Calvi, une des révélations de cette première partie d’année attire un large public sous le Club Tent. A force d’être comparée à Jeff Buckley et PJ Harvey, elle cartonne la petite anglaise. Derrière son visage dur et rigide, se cache beaucoup de sensibilité. Les morceaux ne sont pas faciles à s’approprier lors d’une première écoute et du coup le concert n’atteint pas les sommets espérés.
C’est au tour de la magnifique PJ Harvey d’entrer en scène. Toute de noir vêtue, ornée d’un chapeau à plumes, elle est gracieuse. Son dernier opus en date LET ENGLAND SHAKE a conquis le cœur d’un large public et a été encensé par la critique. Une très large partie lui est donc consacrée. Malheureusement des problèmes de son récurrents entachent quelque peu le concert. La nuit tombe sur le Paléo, Pollie Jean nous gratifie de la danse du coq avant de quitter la scène. PJ, John Parish fidèle au poste et les autres musiciens ont la classe jusqu’au bout.
Dernier concert sur la Grande scène, les terribles New-Yorkais, The Strokes. Pour nous c’est LE concert de la semaine, alors qu’on les pensait grillés il y a une année, les revoilà pour notre plus grand plaisir. Eux aussi ont un nouvel album à présenter, ANGLES, un album moins rock que les précédents, un album qui comporte quelques bons titres, mais qui ne convainc pas de A à Z. Bref, pas le temps de se poser 1000 questions, le groupe envoie "New-York City Cops", histoire de montrer qui est le patron. Bam ! D’ailleurs, on pourrait croire qu’on est en plein tournée de leur premier album IS THIS IT, car quasiment tout l’album est joué. Whaoouu ! En 2001 cet album a lancé une nouvelle génération de rocker et l’entendre là, au Paléo, 10 ans après, c’est le top. Bien-sûr les singles du dernier opus sont bien accueillis (Machu Picchu, Under Cover Of Darkness), mais on s’éclate d’avantage avec les vieux morceaux. ROOM ON FIRE et FIRST IMPRESSIONS OF EARTH sont moins représentés (2-3 titres de chaque album). Le concert se termine en apothéose avec "Take It or Leave It". Pas de rappel (comme PJ Harvey). Merci M’sieur-dame.