REVIEW – Ce mardi 19 juillet marque le grand retour du Paléo Festival après une si longue absence. Pour débuter les hostilités, cette journée a une tendance « rock » ce qui n’est pas pour nous déplaire. On vous raconte.
Afin de se plonger directement dans l’ambiance, on découvre les gars du coin au Club Tent, les Broken Bridge. Le ton est donné, du bon vieux rock comme on l’aime, à l’ancienne, garage à souhait. Ca envoie des gros riffs sous cette chaleur accablante. Plus de 35° sont annoncé en cette journée caniculaire. On sue de partout, on retrouve enfin le Paléo, c’est la vie !
Avec ces deux éditions annulées, le Paléo en a profité pour changer quelques combines. Il y a deux nouvelles scènes, Belleville et Vega qui remplace le Détour et les Arches. Belleville et son décor psycho-futuriste fait la part belle à la musique électro. Cet espace est visuellement excellent, l’esthétisme sur scène et en dehors est de toute beauté. Véga est quant à elle une scène assez grande (mais pas gigantesque non plus) qui permettra d’accueillir quelques belles têtes d’affiches.
C’est justement à Vega que nous nous rendons pour aller écouter les américains de Turnstile. Quelle gifle ! Quelle déflagration ! Brendan Yates et sa bande proposent une sorte de punk hardcore à la fois carré, mélodique, aérien et énergique. L’énergie, parlons-en, le chanteur Brendan Yates a un style bien à lui, on croirait voir par moment un prof d’aérobic en plein exercice. Franz Lyons à la basse n’est pas en reste non plus. Et l’ambiance dans le public, un truc de fou. Ça pogote, ça saute, ça fait des circle pit, les mecs de la sécu sont à cran sous cette poussière qui monte. Mais comme d’hab, tout se passe bien. Franz Lyons distribue toutes ses bouteilles d’eau et veille à ce que personne dans le public soit en difficulté. On gardera une excellente impression de ce concert mouvementé et des mecs de Turnstile. Respect à eux.
Un peu plus tard, les Dropkick Murphys ouvriront le bal de la Grande Scène avec leur punk rock celtique. Depuis plus de 25 ans, ce groupe américain distille sa musique chaleureuse, aux influences irlandaises. C’est bon vivant, c’est sympa, on a envie de boire de pintes et de tanguer. Le public aime ça. On remarquera néanmoins que lorsqu’ils reprennent TNT d’AC/DC (on croirait presque entendre Bon Scott), les festivaliers s’enjouent davantage.
De retour à Vega, c’est ce brave Matthieu Chedid qui nous fait une entrée en scène des plus remarquée. Toujours aussi généreux, « M » est bavard, drôle, charmeur et possède malgré tout un sacré répertoire qui lui permet d’enchainer les tubes. Assez tôt l’artiste nous envoie « Qui de nous deux », « Onde Sensuelle » et « La Seine ». On n’a à peine le temps de s’en remettre que l’extraordinaire bassiste Gail Ann Dorsey qui a joué 20 ans avec David Bowie rend un hommage majestueux à son maître. « Life on Mars » bouleverse littéralement le public par sa justesse et son émotion. Quel grand moment !
Le clou de la soirée restera naturellement la venue de KISS sur la plaine de l’Asse. C’est une tournée d’adieu pour les vétérans qui affichent 50 ans de carrière au compteur. Que dire ? Whaaouu… Ça c’est du spectacle. Le rideau tombe et voilà que les flemmes, les pétards et toute la pyrotechnique possible s’enchaînent sur « Detroit Rock City ». Et c’est comme ça durant tout le show. Le public en prend plein les yeux (et les oreilles) tout au long du concert. Il n’y a rien de vraiment surprenant, on sait à quoi s’attendre avec ce groupe qui n’a jamais lésiné pour en mettre plein la vue à son public. Alors certes, pour un spectateur lambda, cela peut paraître un peu kitchouille par moment, mais avec beaucoup de 2ème degré, il faut reconnaître qu’on s’amuse beaucoup en voyant l’énorme langue, la bave et le faux sang de Gene Simmons. Ce dernier à la basse et Paul Stanley en frontman assurent la plus grande partie du spectacle à eux deux. A plus de 70 ans les deux gaillards ont la pêche malgré un costume de 18 kilos pour Simmons et une hanche à moitié foutue pour Stanley.
Au niveau des titres, KISS sort une setlist classique pour une tournée d’adieu. Les plus vieux albums sont évidemment mis en avant. On retiendra les très efficaces « War Machine », « Lick it Up » “Calling Dr Love” et naturellement « I Was Made for Loving You”. Pour clore le show “Rock and Roll all Nite” sous une pluie, que dis-je, une rafale de confettis vient mettre un point final à ce concert. Ce final est grandiloquent et la pyrotechnie n’en finit pas. Le public repart avec des étoiles et des confettis plein les yeux.
Pour une première soirée, on peut dire qu’on ne s’est pas ennuyé une seconde. Le reste de la semaine sera (malheureusement) beaucoup moins rock n’roll. Paléo a toujours eu une large palette, il en faut pur tous les goûts. On vous raconte la suite tout prochainement.