Les Londoniens du New Young Pony Club (NYPC) reviennent avec un deuxième album, autoproduit et enregistré dans leur studio de Hornsey, The Optimist. Plus mûr, plus sombre, ils franchissent l’étape du numéro deux sans égratignures.
« New », c’est le cas de le dire. Plus connus pour être associés aux Klaxons, à CSS ou au mouvement fluo-kids, on imaginait mal le groupe débarquer avec un son et des rythmiques carrément new-wave et presque glaciaux par moments. L’Electro rock n’est pour autant pas écartée ; le NYPC d’antan subsiste. On pourrait assimiler ce tournant, du côté obscur, mais dans un autre registre, à celui des Horrors, en 2009. Plusieurs points communs sont à signaler pour cela: les claviers, une basse beaucoup plus accentuée, de longues intros à la sauce eighties. Pour un groupe de cette verve, un revirement pareil ne méritait à priori pas le titre équivoque de THE OPTIMIST. Pour info, c’est après déception amoureuse que la chanteuse Tahita Blumer écrit les paroles, dans la lignée de: « You have said your name is not for me. I’ve tried not to be disappointed. » (dans “The Optimist”). Sa voix flirte opinément avec la basse et plus qu’un chant, elle scande les paroles à son interlocuteur perdu. Cette track semble d’ailleurs être le point de départ de cette direction nouvelle prise par le groupe. Plus adulte peut-être.
L’album du dimanche matin
A son propos, Tahita Bulmer souligne : FANTASTIC PLAYROOM était l’album du jeudi soir, THE OPTIMIST est celui du dimanche matin ! […] Cet album est également plus à propos de nous-mêmes, le premier était à propos de qui nous voulions être. » Le superflu et les paillettes du premier essai ont donc été balayés, pour garder le meilleur. Les fans sauront néanmoins y retrouver leur compte. Moins de tubes, il est vrai. En faisant abstraction de “We Want To”, léger et coloré, calibré pour le FM. Sans regrets à ce sujet, car ils tiennent là une réussite électro-pop, peu importent les destinataires. Comme précité, cette touche dansante les caractérisant ne disparaît pas totalement mais passe au second plan. On s’en assurera aisément avec “Behind The Light”, le titre déprimant et dark par excellence de cette galette onze titres. Parfaitement abouti, basse omniprésente, chœurs des back-vocal (Lou Hayter et Andy Spence) s’alliant à ce chant empli de toute la rancœur envers cette relation noyée dans les flots.
Autre bel aboutissement, “Architect of Love”, dernier titre dans lequel Tahita termine de régler ses comptes avec le passé. Parachevant ce LP de manière exemplaire. A voir donc si cette épisode n’est que passager, victime d’un trouble affectif bénin ou si le style a vraiment évolué vers des chemins plus tortueux (torturés ?) qu’auparavant. Dans le dernier cas, on se réjouit fortement du futur de NYPC.