L’univers particuliers de Naked Lunch ne m’a pas touché tout d’abord à cause de la voix parfois dissonante qui jure sur des instrumentales pourtant recherchées et complexes. Quelques touches d’électro semblent tomber du ciel sur une voix éraillée : un mariage qui à mon goût ne fonctionne pas forcément. Dans "41", les voix débitent un texte sur une instrumentale un peu criarde, estompée par des effets électro mystiques. Un melting pot de genres qui s’enchaînent sans vraiment d’harmonie. C’est peut être ça qui manque à Naked Lunch, une liaison entre cette multitude d’univers qui se précipitent sur les dix pistes de l’album.
Parce qu’en effet, dès lors que leurs chansons sont épurées, je suis tout de suite touchée par leur univers. Si l’on se concentre sur "Shine On", on découvre une voix mélancolique sur une mélodie à la guitare électrique qui murmure plus qu’elle ne sonne. Une petite chanson sans artifices qui se renforce au fil de ses quatre minutes : une ballade qui évolue en un chant engagé, auquel on s’identifie forcément, pour nous aussi briller plus fort. Et cela ne vient pas de ma préférence habituelle pour les ballades ! Dans "My Lonely Boy" par exemple, la piste débute sur une voix déterminée accompagnée d’une instrumentale simple et efficace. Une combinaison gagnante alors ? Pourtant non, la simplicité de la mélodie se transforme et devient un bourdonnement électronique : encore une fois, Naked Lunch me perd dès qu’ils camouflent leur paroles dans des nuages flous d’électro à mon goût plus brouillon que mélodieux.
Cet album est vraiment contrasté. Autant la quasi-totalité des pistes débutent sur une voix propre au groupe, pleine de promesse, mais la volonté d’ajouter des effets électro sur les basses vient complètement unifier la chanson et fait disparaître le relief de la voix au profit d’un mélange maladroit entre électronique et rock alternatif. ALL IS FEVER créé peut être un genre nouveau, mais ne fera pas de moi une adepte.