En entrant dans le Casino – Théâtre, on se dit rapidement que le lieu pourrait parfaitement sied à l’ambiance visuelle si particulière des concerts de Moriarty, mais les sièges laissent un peu songeur. Après tout un concert assis n’est pas tout à fait un concert de rock.

Moriarty

En entrant dans le Casino – Théâtre, on se dit rapidement que le lieu pourrait parfaitement seoir à l’ambiance visuelle si particulière des concerts de Moriarty, mais les sièges laissent un peu songeur. Après tout un concert assis n’est pas tout à fait un concert de rock. Roland du Chat Noir apparaît sur scène et annonce Hirsute, un groupe valaisan qui vient de sortir son nouvel album. Très vocales et légères, les chansons d’Hirsute ne laissent pas d’alternative, on adore ou on déteste; pour ma part je me place dans la deuxième partie. Pendant le changement de plateau, Roland surgit sur la scène et commence un monologue sur la francophonie dont on aurait pu se passer, surtout que Moriarty n’est pas le groupe le plus francophone qui soit. Il quitte la scène en annonçant la canadienne Arianne Mophatte, qui fera un concert seule au piano, que je n’ai pas pu supporter très longtemps. Trop chansonnette pour moi, j’ai préféré me diriger vers le bar. Vraiment je n’aime pas la chanson française “pseudo-arty“.

Enfin arrive Moriarty. Arthur débarque sur scène seul rapidement rejoint par le reste du groupe. Rapidement l’ambiance change du tout au tout, malgré des chansons souvent folks et calmes, ils arrivent à insuffler un esprit rock dans leurs compositions. Le regard perçant de Rosemary et sa voix si pure et limpide, impressionne et emmène la plupart du public dans l’univers si différent et décalé de Moriarty. Charles le guitariste, accessoirement parfait sosie de Heath Ledger, est spécialement en forme, dansant et bougeant sans arrêt. La prestation est d’une précision effrayante. Le groupe entier fait preuve de perfection, et le son du théâtre est spécialement bon.

Le public ose enfin se lâcher quand le groupe lance "Private Lily" racontant l’entrée dans l’armée d’une jeune fille de 19 ans, Stéphan Zimmerli le contrebassiste (petit Suisse de surcroît) nous explique que « ça peut paraître bizarre de s’inscrire à l’armée dans un pays comme la Suisse où le service militaire est toujours obligatoire ». L’ambiance est résolument décalée et on n’en attend pas moins venant du groupe. Arrive ensuite la reprise de Depeche Mode "Enjoy The Silence". Normalement c’est également l’apparition de Gilbert, la tête de chamois empaillé, mais malheureusement un drame a eu lieu l’animal a été bloqué à la douane. La reprise est superbe, même si Charles explose littéralement son xylophone, sans le vouloir. Le groupe est complètement à l’aise et ose même jouer plusieurs nouveaux morceaux. "Jimmy" remporte bien sûr le plus de succès. Moriarty n’est pas un groupe comme les autres, et donc ne tombe pas dans les clichés des concerts rock. En guise de rappel, ils offrent une chanson en allemand. Le groupe quitte la scène comme une troupe de théâtre, et déjà on a envie de les revoir.  Ce groupe est définitivement un nouveau faire valoir de la scène musicale, simplement par leur génie qui se résume en un mot : décalé.

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