Que peut on attendre d’un nouveau projet comme Men Without Pants, qui réunit des gens autant différents que Russel Simins (Blues Explosion) et Dan The Automator (Gorillaz), un mélange de rock un peu noisy avec de l’électro qu’est ce que cela peut donner ? NATURALLY apporte un élément de réponse. La première chanson commence sur une boite à rythmes bien electro pour rapidement se faire rejoindre par une guitare simplissime. “And The Girls Go” est un titre très pop qui régalera les fans. “Double Life” commence de manière magistrale. Du vrai rock se rapprochant presque du stoner. Avec cris stridants, basses puissantes et guitares tranchantes. Un titre qui fait vraiment du bien aux oreilles. Une des chansons les plus accrocheuses de cette année à mon humble avis. “Superfine” commence sur une rythmique saccadée, le son général se rapprocherait d’un titre électro mais jouée avec des instruments rock. Le style est trés original. On reconnait des voix rappelant Gorillaz pendant le refrain. Voilà peut-être le véritable son Men Without Pants. “My Balloon” est plus pop, accompagnée d’une voix féminine. Le titre est définitivement digne d’un prochain single. “Let’s Meet In Real Life” est complètement différent. Une rythmique presque hip hop très rapide, laisse apparaître des cordes et un piano. On frôle presque le Trip Hop. La chanson est par ailleurs instrumentale.
“Never Gonna Do That Again” avec son reef digne du MC5 est la soundtrack idéale d’une soirée un peu trop speed dans laquelle on aurait mélangé des substances illicites. “Rock Show” est dans la même lignée et ne dépasse pas la minute et demi. Du punk électro brut. “If You Thinkin Of Me” est plus contemplative et ramène un peu de sécurité dans l’urgence des deux derniers titres, pas surprenant. “Keep On Movin” ne décolle jamais vraiment. “All You Need Is Luck” (plus réaliste que les Beatles) commence de manière bordellique, dans une casacade de son guitaristique. Le son restera bordelique et ultra noisy. Voilà, le titre le plus brutal de l’album, et le retour de la voix féminine par la même occasion. “The Beginning” est trop bruyant pour comprendre la véritable nature du titre, qui aurait pu sûrement être bien mieux sans les nappes électroniques pas vraiment utiles. “I Do” est plus rock, et plus construit, on ne retrouve pas le côté Dan The Automator. La batterie est cette fois naturelle, le titre est vraiment accrocheur alternant un refrain noisy et des couplets calmes. L’album se termine sur les premières notes de guitare acoustique. “Goodbye” est une ballade agréable agrémentée de magnifiques cordes, rappelant presque Eels.
En résumé, NATURALLY est un mélange de différents styles, très agréables, mais l’album reste souvent inégal, alternant le meilleur comme le pire. On pouvait espérer mieux de la rencontre de ces deux monuments, mais ce qu’ils nous offrent, est un simple album amusant, souvent novateur, malheureusement parfois contradictoire, il n’y a que très peu de titres qui arrivent à mélanger les univers différents des deux compères.