Après le naufrage musical de son album précédent NO BELONGING AFTER DARK, Max Navarro faillit bien remiser sa guitare une fois pour toutes. Heureusement pour les amateurs de rock classique, il sut se laisser convaincre par Nick Mayer et Cherry Lips Records de persévérer et de se remettre à la table d'écriture. Trois ans plus tard, HARD TIMES apparaît dans les bacs, et quel album! Puisant son inspiration auprès de Bryan Adams, Tom Petty et Gotthard entre autres, la première chose à noter au sujet de HARD TIMES est sa qualité consistante : les titres s'enchaînent et enchantent systématiquement. Dur de trouver une chanson médiocre sur cet album, que ce soit des titres rageurs, tels que "You Can Rely On", "Poison Girl" ou "Out of Bounds", ou bien des œuvres plus mélodieuses, à l'image de "The Wrong Side", "Winter in Chicago" et bien sûr "Cryin'".
Du point de vue du thème, on retrouve naturellement l'amour aux premières loges ("The Wrong Side", "Cryin'"), mais la préoccupation actuelle de Max Navarro, la crise économique ainsi que les manigances des capitalistes qui en seraient la cause, est un leitmotiv qui se retrouve au long de l'album, jusque dans le titre "Hard Times".
D'où le seul bémol de "Hard Times" à mon goût: la voix de Navarro a tendance à se noyer parmi les guitares qui crient et la batterie qui mitraille. Une meilleure valorisation vocale lors du mixage aurait permis de mieux apprécier les textes, que Max a clairement mis beaucoup d'effort à peaufiner.
Composé de 9 chansons, liquidé en 33 minutes, HARD TIMES est un album qui s'écoute d'un seul trait et laisse l'auditeur sur sa faim. Espérons que Max Navarro a retrouvé suffisamment le moral pour produire un quatrième album!