Les Male Bonding du très hip quartier de Dalston à Londres signe un album réactionnaire et sans émotion. On vous expliquera que c’est un effet naturel. Après une période d’ouverture où le rock s’est ouvert à différentes influences et a emprunté de nouveaux chemins, il doit y avoir un nécessaire ressac. C’est ce que j’appellerai plutôt un retour de bâton. Ce NOTHING HURTS, c’est un déni de tout ce qui a été fait ces dernières années, par exemple par Animal Collective ou MGMT pour revenir à un punk de type californien des plus traditionnels. Un truc très blanc, pas du tout dansant et hyper phallique (le nom du groupe signifie d’ailleurs « amitié masculine »). Vous aimiez ces concerts, où c’était quelque chose de plus que du rock, où chacun dansait. Voilà le retour des soirées à 95% masculines où tout le monde hoche la tête pour signifier que le batteur ou le guitariste joue fort. Ce retour n’a rien de naturel, il faut le juger pour ce qu’il est, c’est-à-dire réactionnaire.

Male Bonding

ROCK Les Male Bonding du
très hip quartier de Dalston à Londres signe un album réactionnaire et sans
émotion.

On vous expliquera que c’est un effet naturel. Après une
période d’ouverture où le rock s’est ouvert à différentes influences et a
emprunté de nouveaux chemins, il doit y avoir un nécessaire ressac. C’est ce
que j’appellerai plutôt un retour de bâton. Ce NOTHING HURTS, c’est un déni de
tout ce qui a été fait ces dernières années, par exemple par Animal Collective
ou MGMT pour revenir à un punk de type californien des plus traditionnels. Un
truc très blanc, pas du tout dansant et hyper phallique (le nom du groupe
signifie d’ailleurs « amitié masculine »). Vous aimiez ces concerts,
où c’était quelque chose de plus que du rock, où chacun dansait. Voilà le
retour des soirées à 95% masculines où tout le monde hoche la tête pour
signifier que le batteur ou le guitariste joue fort. Ce retour n’a rien de
naturel, il faut le juger pour ce qu’il est, c’est-à-dire réactionnaire. Qu’il n’ait rien de neuf chez Male Bonding, pourquoi
pas ? Mais que ce soit fait sans aucun humour, presque aucune variation et
aucune inventivité, voilà où le bât blesse.

Retour de bâton

Sur Youtube, un internaute qualifie
succinctement mais parfaitement ce groupe : des branchés londoniens qui
font du punk californien. Alors oui, c’est efficace comme musique et il faut
reconnaître que c’est bien fait. Mais toutes les chansons se ressemblent. Dès
la première chanson, on sent ce qui va arriver et on s’ennuie déjà.
« Nothing will change » crient-ils sur “All Things This Way”, c’est bien ce qu’ils veulent et ce qu’ils
mettent en pratique. De plus ce genre de groupe qui choisit de rester basique,
n’utilisant aucun effet et se centrant sur la guitare et la batterie, il y en a
plein et des plus talentueux. Je pense notamment à Abe Vigoda et No Age. Si les
premiers sont aussi dans une démarche rock très puriste (un batteur + un
guitariste), les ambiances et les rythmes de leurs chansons varient, ils ne
misent pas tout sur la rapidité du riff et se nourrissent d’influences telles
que le kraut ou le noise. Chez Male Bonding, tout est très limité. Des chansons
de deux minutes presque toutes sur le même rythme. Evidemment, certains y
trouveront leur compte à travers quelques tubes punk comme la chanson
d’ouverture “Year’s Not Long”, ou “Nothing Used to Hurt” ou “Weird Feelings”. Mais franchement, y a
tellement de choses mieux qui sont faites actuellement.

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