L’ouverture du disque, très médiévale, évoque rapidement Era, avant de partir davantage vers un Nightwish. Sans pour autant être du vrai metal lourd, le groupe, se prétendant Dark symphonique, réalise avant tout un opus tourné vers les mélodies et la musicalité que vers l’efficacité brut du rock. "Night of Death", par exemple, n’est pas comme son titre l’indique un hymne agressif et sombre, mais une ballade, où le chant est soutenu par une guitare clean (sans distorsion). La suite de la chanson amplifie le son sans pour autant nous entrainer dans les ténèbres. Là encore, la mélodie est toujours mise en avant, y compris dans le solo de guitare. Soulignons d’ailleurs que ces solos de guitares, omniprésents sur le disque, ne sont pas des démonstrations de virtuosité, mais contribuent là encore à la musicalité de l’ensemble. Des solos emprunts de sensibilités qui souhaitent davantage nous parler que mettre en avant le guitariste.
Bien que le coté symphonique soit synthétique (mais est-ce dérangeant ?), l’alliance des cordes aux guitares est toujours équilibré. On est même surpris parfois par quelques évocations électro, comme l’introduction de "Dependance". La suite de cette chanson nous prouve que le groupe maitrise son affaire par un judicieux mélange de rythmiques métal sur arrangements symphoniques avant de se terminer … sur un fade out !
Globalement, le disque s’écoute avec beaucoup d’intérêt, sans temps mort, mais où, finalement, l’agressivité du métal se retrouve souvent au second plan. Sans doute le mixage des guitares, pas vraiment mises en avant, mais ni la musicalité ni l’expressivité ne sont sacrifiées au détriment d’une image de groupe de métal lourd. L’image qu’on en retient est plutôt celle de mélodistes, comme le titre éponyme "Neverending Story". Belle mélodie, sans pour autant être hyper originale, mais cherchant davantage à créer l’émotion. Le mixage de ce titre est à mon sens discutable, où la voix est trop mise en avant, et la guitare saturée mériterait une place à peine plus importante. Là encore, fade out pour terminer, qui intervient un peu tôt à mon gout. Un dernier refrain, soutenu d’un solo de guitare aurait rajouté une couche d’amplification. Le titre n’est pas raté, loin de là, mais laisse apparaitre un sentiment d’inachevé.
Bien que le disque possède de très bonnes mélodies et d’excellents solos, il ne fera sans doute pas partie des références incontournables dans l’histoire du métal symphonique. Comme j’ai malheureusement pu le montrer ici et là, quelques petites failles qui laissent apercevoir que l’ensemble n’est pas toujours totalement abouti. Mais j’ai aussi souligné, et c’est très omniprésent dans le disque, sa musicalité qui mérite vraiment le détour. Jamais trop long, jamais démonstratif, juste musical !