Lords of Rock: A l’écoute de votre second album, difficile de ne pas remarquer la différence de style. Une explication?
Jil is Lucky: La musique est libre, elle évolue avec nous, j’ai voulu garder le même esprit mélodique catchy et pop, tout en laissant à ma musique la liberté d’évoluer.
On remarque l’apparition de l’électro dans votre nouvel album, chose qui n’était pas forcément aussi présent dans le premier opus.
J’ai toujours écouté de l’électro, et ça même avant le premier album. Mes inspirations, ce seraient entre Supertramp et Daft Punk, ça représente bien le grand écart entre les deux albums.
Mais si on se concentre sur vos paroles, on les découvre très mélancoliques, pleines de sens.
Oui, forcément : je pense qu’on ne peut pas créer si on n’a pas connu de mal être ou de souffrance. La musique sert à parler de soi, raconter en chanson la difficulté à garder les pieds sur terre, adhérer à la société, au monde.
On peut remarquer un thème de la nuit assez omniprésent dans votre univers : c’est important pour vous ?
Je me suis toujours considéré comme un animal nocturne, finalement c’est peut être cliché, mais c’est la nuit où l’on fait tomber les masques, et qu’on se retrouve face à soi même. La nuit les montres s’arrêtent, le temps s’arrête, on est obligé de se confronter ses angoisses, à soi même, à la lune qui est bonne interlocutrice !
C’est donc le meilleur moment pour composer ?
Exactement !
Le message de votre nouvel album alors, ce serait quoi ?
Ca décrit mes angoisses, mes paniques, celle que tout le monde connait ou tout le monde connaîtra. C’est très métaphorique, c’est comme une peinture d’états d’âmes universels, toujours mise en contraste avec les mélodies qui restent importantes.
Vos musiciens viennent de tous les coins : la rencontre, ça c’est passé comment ?
Je les ai rencontrés pendant des voyages, à Prague, New York à Berlin.
Et la musique, comment vous l’avez rencontrée ?
Je suis tombé dedans à vrai dire ! En vérité j’ai travaillé dans une radio indé quand j’étais petit, ça m’a permis d’évoluer avec des bons artistes, comme Pink Floyd, Leonard Cohen, Mickeal Jackson. . . .
Du coup, fort de ces chocs de cultures, vous avez réussi à créer un style que j’ai entendu nulle part ailleurs !
Et c’est une bonne chose ? (rire)
Absolument ! Et en un mot, vous le décririez comment, ce style ?
Space. Space pop.
Parlant de bizarre, pourquoi ce nom d’album « In The Tiger’s Bed » ?
Parce que j’aime faire l’amour avec des monstres.
Au moins c’est dit ! On vous souhaite une bonne continuation, et surtout de nous surprendre autant avec le troisième album que vous nous avez bluffé avec le second.
Ca vous a tant surpris que ça ?
Oui mais ça valait le coup !
Alors c’est pari réussi.