C’est bientôt Noël et l’on est gâté: pour ce faire, les géniaux Flight of the Conchords reviennent sur le devant de la scène avec un second album absolument dément. Si vous ne connaissez pas, jetez vous sur cet album, puis sur la série. Ou l’inverse. A groupe spécial, chroniqueur spécialement invité pour l’occasion, connu pour son verbe ascerbe et sa gestuelle singulière.
Après un succès interplanétaire dans le monde télévisuel, les Flight of the Conchords reviennent cette année avec une nouvelle saison de leur série éponyme produite par HBO, ainsi qu’un nouvel album : I TOLD YOU I WAS FREAKY dont les chansons sont les souvenirs de chacun des épisodes de la série. Cet alliage de mélodies aux styles musicaux éclectiques est le fruit d’un déroulement de scénettes représentant la vie des deux Néo-zélandais, et surtout de leurs galères, à New-York ; une sorte de comédie musicale sérielle dans laquelle apparaissent les chansons mises en scène, créant ainsi des mini-clips sur la vie de tous les jours de musicien fauchés même pas capables de draguer des filles correctement. Mais avant de faire l’apologie de cet album, tâchons d’être objectif : qui de l’album ou de la série est né en premier ? Cet album n’est-il finalement pas qu’un vaste coup marketing pour vendre aux fans encore un autre produit quelconque, d’autres souvenirs au même titre que des mugs, ou des porte-clefs ?
Fauchés
Les Flight of the Conchords sont au commencement un groupe de musique. La série télévisuelle est venue ensuite, et découle elle-même d’une autre série, radiophonique cette fois, enregistrée dans les studios de la BBC. Les chansons aux paroles rigolotes voir même absurdes sont donc la base des Flight of the Conchords et elles ne sont que le reflet de la galère qu’ils ont vécue avant d’en arriver au sommet du mont succès. Aucunes des chansons de ce dernier album n’échappent donc à cette règle. Par exemple, “You Don’t Have To Be A Prostitute », le dixième titre du compact disc, est un petit bijoux d’ironie autant dans l’arrangement sonore que dans le texte où s’entremêlent calypso, rythmique reggae et paroles engagées de Bret luttant contre la prostitution de son ami Jemaine pour arrondir ses fin de mois. Mais sans le contexte de l’épisode auquel correspond la chanson, elle perd de son sens, mais reste tout de même interprétable et écoutable. Flight of the Conchords est un de ces groupes indescriptibles et sans attaches qui vogue au gré de leurs envies et qui en plus fait voyager le spectateur au fond de leurs références propres. I TOLD YOU I WAS FREAKY, ou comment mettre des super paroles sur de la super musique.