INDIE Pas avare en noms de groupes défiant toute concurrence anglo-saxone (au choix: Solange la Frange, My Heart Belongs To Cecilia Winter), la petite Suisse sait aussi couver des groupes plus discrets mais ô combien attachants. Parmi eux, Dans La Tente, qui semble réunir nom amusant et qualité. On y plonge sans réfléchir.
Dans La Tente donc. Les groupes de notre pays, on les aime bien. On y est souvent forcé, pas totalement emballé par le truc même si on sait accorder quelques qualités. Certains se veulent plus grands que le boeuf (Rambling Wheels au hasard), certains ne sont pas loin de la bonne formule (Ramblign Wheels est le seul nom que l’on donnera dans ce petit descriptif d’introduction, les ayant vu sur scène récemment et ayant frôlé le malaise), d’autres cartonnent sans trop savoir pourquoi, et, finalement, il existe quelques groupes qui mériteraient de biens meilleurs échos. C’est le cas de Dans la Tente donc, groupe de la région lucernoise (pour nos voisins français: là où l’on ne parle ni français ni allemand, mais suisse-allemand). Composé de Christoph Herzog (batterie), Dani Hug (clavier et voix),
Olivier Vogel (basse et voix) et de
Christoph Barmettler (guitare et voix), ce quartet s’est fait connaître dans notre région en ouvrant pour Fanfarlo, notamment au Rocking-Chair de Vevey. La ponctualité s’apprenant dès le plus jeune âge, nous avions naturellement loupé le concert de ce groupe plein de promesses. Et l’on ne s’en était même pas rongé les doigts, à l’époque, voyant en le nom un groupe somme toute banal. Dommage, car l’écoute de ce 6-titres nous convainc totalement.
On y croit dur comme fer
Dans La Tente donc. Un EP répondant du nom de KNIGHTS, qui commence sérieusement à se remplir de rayes et salissures, à trop effectuer le trajet entre sa jolie pochette cartonnée, la platine et la voiture, direction les concerts, le boulot ou les études. C’est bon signe, forcément. Parfois, on pense à d’autres concitoyens, Must Have Been Tokyo, mais aussi à The Organ tout comme à Pavement. Non, sérieusement, quand certains tentent le coup de l’album, ils devraient plutôt s’orienter sur le format EP, plus court et accrocheur. Dans La Tente livre six titres costauds, brillants et pas répétitifs. Il y a même des envolées direction d’hypothétiques stades, avec l’enfiévré “Haze” ou “Streetlights”, plus carré pour finir par exulter. On y croit dur comme fer: ce groupe a un énorme potentiel. On ne sait jamais qui chante, mais il y a un côté robot-Kraftwerk assez amusant qui donne une aura particulière à ces excellents titres. On garde chaque titre précieusement dans sa boîte à bonnes trouvailles. Pleins succès jeunes gens.