Dire que Damon Albarn est un génie, c’est une évidence. Dire qu’il rajeunit à chaque concert aussi.
Dire qu’il possède ce don subtil de se mettre le public dans la poche avec son sourire de gosse, son air malicieux et sa maîtrise de la scène, idem. Samedi 5 juillet, il faisait une escale aux Nuits de Fourvière pour la cinquième fois de sa longue carrière. Il était ravi d’être là, souriant à tout-va, comme un enfant dans un magasin de bonbons (avec le visa de ses parents !).
La première partie était assurée par une jolie blonde, espagnole, drôle, charmante, avec deux acolytes stoïquement bons. Elle a plaisanté avec le public qui n’était absolument pas là pour elle, et a emballé l’audience avec ses ritournelles électro-pop-saturés. Vingt minutes, c’est sympa, plus cela aurait été de la torture auditive. Mais Juana Molina va, j’en suis sûre, trouver son public rapidement. Elle en a sous le pied, la petite !
Bref, après la première partie, le discours très applaudi des intermittents (Damon arborant par ailleurs pendant tout le concert la croix blanche de la « lutte ») et un théâtre complet, rempli jusqu’à la gueule (avec des crieurs-placeurs qui ont faire rire tout le monde), Damon Albarn arrive sur scène avec ses musiciens. Et là, du grand art.
Alternant toutes chansons de son album EVERYDAY ROBOTS, avec du Blur, du The Good the Bad & The Queen et pas mal de Gorillaz (dont les deux excellentes versions de Out Of Time, en simple piano-voix et l’exubérant et délirant Clint Eastwood), Damon a fait ce qu’il fait de mieux : régaler le public et le mettre dans sa poche.
Entre deux anecdotes (l’histoire du tambourin récupéré dans une boutique de prêteur sur gage – pawn shop- pour laquelle il a demandé la traduction en français… sous l’hilarité générale quand – les français sont des nazes en anglais – un grand traducteur a hurlé un « sex shop »… Damon était mort de rire…et le public avec… et la présentation du trompettiste, fils d’un copain à lui), deux vociférations, des sauts de cabri, une bataille de coussins, et des sourires à se damner, le concert touchait à sa fin… Mais le rappel fut plus grandiose…
"Mr. Tembo" a remué la foule comme jamais et "Clint Eastwood" a fini par achever les quelques irréductibles qui étaient encore assis. Cela a fini en bataille rangée de coussins entre la scène (avec un Damon aux anges, les fesses à l’air) et le public qui oscillaient entre lancée de coussins et applaudissements hystériques. Tout cela, sous des cieux orageux mais cléments, avec une douceur d’été et de belles rencontres dans les gradins. Ce type est aussi un peu dieu, quand même !
Ps : oui, je rassure mes proches, j’en suis toujours dingo, merci de ne pas tenir compte de l’hystérie actuelle, cela va passer… enfin, je pense… d’ici quarante ans ?
Set list :
Lonely Press Play / Everyday robots / Tomorrow Comes Today (Gorillaz)/Slow Country (Gorillaz)/ Kids With Guns (Gorillaz)/ Three Changes (The Good The Bad & The Queen)/You and Me/Photographs (You Are Taking Now)/Kingdom of Doom (The Good The Bad & The Queen)/Hostiles/Hollow Pounds/El Mañana (Gorillaz)/The History of a Cheating Heart/Out of Time (Blur)/All Your Life (Blur)
ENCORE : Clint Eastwood (Gorillaz)/ Mr Tembo/Don’t Get Lost In Heaven (Gorillaz)/ Heavy Seas Of Love