Wednesday , 13 November 2024

Cage The Elephant

Ils nous avaient laissés en 2009 avec un excellent opus THANK YOU HAPPY BIRTHDAY, malheureusement trop méconnu de ce côté de l’Atlantique. Pourtant adulés aux Etats-Unis, les cinq garçons de Cage The Elephant sont revenus en septembre dernier avec une bonne résolution : conquérir le monde.

Cage The Elephant ne fait plus dans le cradingue. Que nenni. Finie l’époque où Matt Schultz arborait fièrement un pantalon troué de partout pendant que ses acolytes crachaient un rock crasseux proche d’un grunge à la Nirvana. MELOPHOBIA se veut plus policé.

Le premier extrait dévoilé en fin d’été 2013 annonçait déjà la couleur. La rythmique tranquille dominée par la basse, accompagnée de la voix adoucie de Matt se distingue déjà des morceaux plus énergiques du groupe. Non pas que “Come A Little Closer” soit mollasson, mais si on prend “Sabertooth Tiger” à côté, on apprécie l’évolution. Il y a quelque chose en plus. La fouge et la jeunesse des albums précédents se sont légèrement estompés… au profit d’une maturité évidente sur la plupart des chansons. Preuve en est avec “It’s Just Forever” qui nous permet de profiter un peu d’Alison Mosshart des Kills. Quand on sait que la demoiselle collabore avec des cadors comme Jack White, on se dit que les petits gars du Kentucky prennent de l’ampleur, ils ont franchi un palier. Plus besoin pour le chanteur de s’égosiller, le talent d’écriture, que ce soit au niveau des compos ou des textes, fait le principal.

Sur leur deuxième album, ils avaient dévoilé quelques pépites, des morceaux qui restent gravés, notamment “Shake Me Down”. Sur MELOPHOBIA, chaque morceau en est une. Les mauvaises langues rétorqueront sûrement que l’album n’en a que dix, mais à quoi bon en sortir quinze si seulement cinq nous marqueront… Et une chose est sûre, impossible de ranger deux morceaux dans la même catégorie. Du rock nerveux de “Teeth” à la douceur de “Cigarette Daydreams”, en passant par le joyeux bordel “Spiderhead”, Matt et sa bande nous éclaboussent de tout leur talent.”Take It Or Leave” lui, un brin rock dandy californien, nous ramène à une ambiance plus taillée pour la FM. Le groupe se paye même le luxe d’ajouter quelques cuivres sur “Black Widow”.

Passés de petits campagnards venus du fin fond du Kentucky, à déglingos notoires capables de tout, les voilà maintenant projetés au rang de superstars au pays de l’oncle Sam. Espérons que l’Europe le reconnaisse un jour. Un album aussi riche, ça ne peut pas passer inaperçu plus longtemps. Le groupe dompte avec panache sa peur de la musique, sa MELOPHOBIA.

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